#URPSbyWUD : « Si tu ne t’occupes pas de politique, la politique va s’occuper de toi »

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#URPSbyWUD : « Si tu ne t’occupes pas de politique, la politique va s’occuper de toi »

Les jeunes médecins se désintéressent des instances représentatives et des syndicats. Tous ? Non. Quelques praticiens courageux résistent à l’envahisseur du désenchantement. Rencontre avec l’un d’entre eux : Mickaël Riahi, 36 ans, généraliste à Paris et candidat pour le collège "médecine générale" de l’URPS d’Ile-de-France.

What’s Up Doc : Les jeunes médecins s’intéressent-ils assez aux élections aux URPS ?

Mickaël Riahi : Clairement, non. Dès l’internat, il n’y a pas assez de gens qui s’engagent dans la défense de la profession. Et cela continue plus tard. A tel point que beaucoup ne savent pas trop à quoi servent les URPS, et n’ont des informations que par le bouche-à-oreille.

WUD : Pourquoi ce désintérêt, alors que les URPS sont essentielles pour la représentation des libéraux face aux Agences régionales de santé ?

M.R. : C’est à mon avis lié à plusieurs choses. Tout d’abord, dans le syndicalisme médical, il y a beaucoup de querelles de personnes. Tout le monde a envie de défendre la profession, mais ces conflits écœurent certains jeunes médecins. D’autre part, pendant les études, on ne s’intéresse pas assez à l’exercice libéral. Les instances représentatives comme les URPS ne font tout simplement pas partie de la formation médicale.

WUD : Il y a quelques mois, vous nous teniez des propos assez durs à l’égard des syndicats. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager ?

M.R. : Même si j’étais déçu, l’engagement me démangeait un peu. Tout le monde était en colère, notamment contre la loi santé, et personne ne bougeait. Et si tu ne t’occupes pas de politique, la politique va s’occuper de toi. J’ai été amené par un ami qui était à la CSMF. Il m’a dit qu’il y a une section "jeunes" qui essaie d’être force de proposition. Après, cela a été assez vite. Ils voulaient faire émerger des nouvelles têtes. J’ai été placé assez haut sur la liste pour les élections aux URPS en Ile-de-France (6e dans le collège médecine générale).

WUD : Ce parcours semble assez exceptionnel. On a souvent tendance à penser qu’il est difficile pour les jeunes de se faire une place dans le syndicalisme médical…

M.R. : Je pense que quand un jeune a vraiment envie de se mettre en avant, il n’y a pas trop de barrières de principe. Bien sûr, il y a des endroits ou des sections qui sont plus "chasse gardée" que d’autres. Mais de manière générale, les syndicats ont envie de faire émerger des jeunes. Si les moyennes d’âges sur les listes sont élevées, c’est surtout parce que les jeunes ne s’impliquent pas. Ils se disent qu’ils n’ont pas le temps, que ça ne sert à rien, que ce sont des querelles de vieux… Mais le problème, c’est que si dans 5 ou 10 ans, il n’y a plus personne dans les sections, le gouvernement n’aura personne en face, et pourra nous imposer les choses de manière unilatérale.

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