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Cette annonce est la dernière en date de l'administration américaine à l'encontre des personnes transgenres et constitue la plus importante attaque à ce jour contre leur prise en charge médicale. Elle a été immédiatement condamnée par des associations de soignants et de défense des personnes LGBT+.
Les mesures dévoilées visent notamment à retirer d'importants financements fédéraux aux hôpitaux proposant des traitements chirurgicaux ou hormonaux, comme des bloqueurs de puberté, aux mineurs ne s'identifiant pas avec le genre assigné à leur naissance.
Cette règle placerait les établissements médicaux dans « une situation extrêmement périlleuse » s'ils continuaient à proposer de telles prises en charge, explique auprès de l'AFP Michael Ulrich, professeur de santé publique et de droit à l'université de Boston.
Et conduirait à en limiter voire à en empêcher l'accès aux jeunes concernés.
Ces traitements « ont infligé des dommages physiques et psychologiques durables à des jeunes vulnérables » et ont été motivés « par des considérations idéologiques », a accusé le ministre Robert Kennedy Jr. pour justifier un tel changement lors d'une conférence de presse.
Les actions présentées sont désormais soumises à une consultation publique et seront très probablement contestées en cas d'adoption par des Etats démocrates ou associations devant la justice.
Médecins sous pression
L'influente organisation de défense des droits civiques ACLU a ainsi promis de s'opposer à la mise en oeuvre de ces mesures, les qualifiant de « cruelles » et « inconstitutionnelles ».
D'autres associations, notamment de défense des droits des personnes LGBT+, et des groupes de soignants ont condamné ces annonces.
Ces dernières « forceraient les médecins à faire un choix impossible », entre « fournir des soins aux jeunes trans » et « protéger le financement fédéral pour tous les autres patients », a prévenu l'association de défense des droits LGBT' Human Rights Campaign.
« Ces directives et propositions déforment le consensus médical actuel et ne reflètent pas les réalités des soins pédiatriques ni les besoins des enfants et des familles », a pour sa part dénoncé Susan Kressly, présidente de l'Académie américaine de pédiatrie.
« Les traitements de transition de genre sauvent des vies », insiste Zoe Taylor, médecin membre de l'organisation Physicians for Reproductive Health auprès de l'AFP. « Il est tout à fait inacceptable de décider à la place des patients ».
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump est revenu sur une série d'acquis obtenus par les personnes transgenres, en ordonnant notamment leur exclusion des forces armées.
Son ministère de la Santé avait déjà semé les doutes en mai sur les traitements de transition de genre en publiant un long rapport qui pointait des « risques significatifs » liés à ces pratiques mais qui avait été remis en cause par la communauté scientifique américaine.
L'accès des mineurs à ces traitements hormonaux ou chirurgicaux fait l'objet depuis plusieurs années de vifs débats aux Etats-Unis, mais aussi dans de nombreux autres pays.
Ces nouvelles annonces surviennent au lendemain de l'adoption par la Chambre américaine des représentants d'une proposition de loi visant à les interdire.
Ce texte, qui a peu de chances d'être adopté par le Sénat, criminaliserait ces traitements et ferait que toute personne réalisant un tel acte médical ou aidant une personne à en bénéficier risquerait jusqu'à 10 ans de prison.
Avec AFP
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