The tree of death

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Ciné week-end: Nos Souvenirs, de G. Van Sant (sortie le 27 avril 2016)

The tree of death

Deuil et résilience: un professeur de sciences dévasté par un drame personnel plaque tout pour se rendre dans la forêt d'Aokigahara, au Japon, connue pour être "l'endroit parfait pour se suicider"...

Curieux sort que celui réservé à The Sea of Trees (dont même le titre français aura été sacrifié), film certes mineur de Gus Van Sant, mais dont il n'a pas à rougir. Démoli à Cannes et sorti dans un contexte critique glacial, le film mérite quand même sa chance.

Déjà parce qu'il nous permet de découvrir un lieu magnifique et envoûtant, qui donne sa force à ce conte à la fois moderne et dans la plus pure tradition nippone. Cette mer d'arbres est superbement filmée, que ce soit en la survolant ou en pénétrant ses profondeurs.

Si le film n'est pas exempt de moments de franc ennui, le récit se tisse peu à peu, dépasse son caractère anecdotique et souvent banal (ce qui a dû rebuter pas mal de spectateurs, malgré les belles compositions de Matthew McConaughey et surtout Naomi Watts, que l'on avait senti perdue dans Demolition, qui traitait singulièrement du même sujet mais sur un ton radicalement différent et carrément perturbant) pour trouver sa cohésion, tout en conservant les moments singuliers qui avaient fait la force de films comme Gerry ou Elephant.

Réalisateur, acteurs, chef op' semblent avoir pris leur temps et leurs marques pour nous livrer une histoire au final très simple, métaphore du deuil et de l'acceptation. Faire son deuil dans la dimension de donner du sens, à la mort mais surtout à la vie que l'on a eue. Probablement par respect pour son message, Gus Van Sant se place volontairement et humblement en dehors de toute mode, ce que ne lui ont pas pardonné ses contempteurs.

Source:

Guillaume de la Chapelle

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