Témoignage : les URPS sont un sport de combat

Article Article
Témoignage : les URPS sont un sport de combat

Les représentants des médecins aux Unions régionales de santé (URPS) ont été élus en octobre dernier. What’s Up Doc donne la parole aux jeunes praticiens qui siègent dans ces assemblées.  Premier témoignage avec le Dr Mickael Riahi, généraliste parisien et élu CSMF.

 

Se lancer dans l’aventure des URPS, c‘est un peu voyager en terre inconnue. Dès la campagne électorale, je me suis trouvé confronté à la violence que peut attiser une élection de ce type. Cela ne va heureusement jamais trop loin, mais quand on n’y est pas préparé, se faire insulter sur les réseaux sociaux par des gens qu’on ne connaît pas, c’est surprenant…

Lors de l’élection du bureau, j’ai été désigné secrétaire du vote. Privilège du benjamin (je suis le plus jeune élu de la région), et poste difficile car le scrutin était tendu. Mais au moins, après une longue après-midi migraineuse, je connaissais à peu près tout le monde, et vice-versa ! Et puis, quelques sourires bienveillants, venant également des camps adverses, aidaient à tenir…

Côté financier, il faut bien le dire, on doit tordre le cou à un mythe : les indemnisations perçues par un élu URPS représentent un peu moins d’une demi-matinée de FMC. On ne s’enrichit pas par ce biais, et on est loin de ce que l’on peut parfois lire sur le web.

Les URPS, célèbres inconnues

Les URPS sont d’ailleurs mal connues des médecins. Le taux de participation aux élections très faible (38 %) en atteste. Elles ont un rôle pourtant essentiel. Tout d’abord, aux négociations conventionnelles, elles déterminent en partie la représentativité des syndicats (qui négocient cependant au nom de leur structure, pas au nom de l’URPS). Mais surtout, elles servent à travailler sur l’organisation des soins, à faire face aux Agences régionales de santé (ARS) et à porter la voix de la médecine libérale auprès des instances…

L’URPS Île-de-France a par exemple plusieurs réalisations concrètes à son actif : accueil et accompagnement des jeunes médecins jusqu’à leur installation, permanence des soins, élaboration de guides juridiques (comme celui sur l’exercice de groupe) et d’enquêtes (comme celles sur les rendez-vous non-honorés ou les pratiques tarifaires), adaptation des systèmes d’information…

Appel à témoignages

Au quotidien, le travail est passionnant, mais il souffre de la fameuse réunionnite à la française : les sujets proposés par les diverses instances de santé sont multiples et chronophages. Or les élus ne peuvent pas se démultiplier. Il arrive souvent que les URPS décident de boycotter certains thèmes proposés par l’ARS pour marquer leur désaccord. L’efficacité des échanges entre ARS et URPS s’en ressent malheureusement, ce qui joue en défaveur des médecins libéraux.

L’idée de la série de témoignages qui s’ouvre sur le site de What’s Up Doc est de faire connaitre aux jeunes médecins l’intérêt des URPS et de l’engagement syndical. Nous ne sommes pas ici pour faire campagne, si ce n’est pour notre beau métier, notamment dans sa déclinaison libérale. En effet, si on ne sauve pas la médecine libérale dans les années qui viennent, elle va mourir. Et perdre cette richesse pour la voir remplacée par une médecine salariée, de caisse, serait un drame que nous pouvons éviter.

C’est pour cela qu’il est nécessaire de faire partager nos expériences : si vous êtes un jeune élu URPS, quelle que soit votre couleur syndicale, votre région, votre rôle, contactez la rédaction de What’s Up Doc pour rejoindre notre URPS Young Doctor Team !

Les gros dossiers

+ De gros dossiers