« Sur les publications scientifiques, notre place mondiale a reculé du sixième au neuvième rang depuis 2005 » alerte Alain Fischer

Article Article

La recherche médicale française se trouve "dans un état préoccupant" et sa place mondiale recule faute de financements suffisants, alerte hier Alain Fischer, président de l'Académie des sciences et ex-"Monsieur vaccin" du gouvernement.

« Sur les publications scientifiques, notre place mondiale a reculé du sixième au neuvième rang depuis 2005 » alerte Alain Fischer

© IStock 

La recherche médicale française est "dans un état préoccupant. Quels que soient les indicateurs que l'on regarde, ils vont dans le même sens", estime dans un entretien au journal Le Monde le médecin et chercheur, auteur d'un rapport que le "think thank" Terra Nova doit présenter aujourd’hui.

"Sur les publications scientifiques, notre place mondiale a reculé du sixième au neuvième rang depuis 2005. L'Italie, la Corée nous dépasse", regrette Alain Fischer, qui a présidé le conseil d'orientation de la stratégie vaccinale pendant la crise du Covid-19, et a été élu président de l'Académie des sciences la semaine dernière.

Son rapport constate un "affaiblissement progressif des performances de la recherche en France, notamment en sciences de la vie et en médecine, en comparaison avec les pays voisins".

"En sciences de la vie, il y a quinze ans, les chercheurs français obtenaient plus de contrats du Conseil européen de la recherche (ERC) que leurs homologues allemands. Désormais, c'est l'inverse. Et l'écart se creuse", détaille-t-il dans Le Monde.

La recherche hospitalière connaît aussi des difficultés, avec un système de financement des travaux qui "encourage les publications scientifiques nombreuses d'intérêt modeste"

La recherche hospitalière connaît aussi des difficultés, avec un système de financement des travaux qui "encourage les publications scientifiques nombreuses d'intérêt modeste".

En cause, selon Alain Fischer, un "effort financier insuffisant" malgré la loi de programmation de la recherche, adoptée fin 2020, qui prévoit d'injecter 25 milliards d'euros dans la recherche publique sur dix ans. Il souligne qu'en Allemagne "le financement public de la recherche a dépassé 1% du PIB, quand nous restons sous 0,8%".

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/video/ihu-chu-quelles-differences

Le rapport dénonce une "absence de vision stratégique d'ensemble de la recherche biomédicale dont le financement est émietté", faute d'une "institution forte". Il propose de confier à l'Inserm une "mission globale, couvrant l'ensemble du champ de la santé [y compris en devenant une agence de moyens], sur le modèle de l'Institut national de la santé américain".

Avec AFP

Les gros dossiers

+ De gros dossiers