Stéphanie Rist, une médecin et députée à la tête du ministère de la Santé

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Rhumatologue, députée, désormais ministre : Stéphanie Rist succède à Yannick Neuder et Catherine Vautrin, au ministère de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Figure de la majorité depuis 2017, elle incarne une approche pragmatique et de terrain, forgée entre les murs de l’hôpital d’Orléans et les bancs de l’Assemblée nationale, avec un loi bien connue qui porte son nom

Stéphanie Rist, une médecin et députée à la tête du ministère de la Santé

Stéphanie Rist, médecin, députée, et nouvelle ministre de la santé. 

© AFP

Née à Toulouse en 1973, diplômée en médecine et spécialisée en rhumatologie, Stéphanie Rist a exercé au CHR d’Orléans, où elle a été cheffe de pôle. Très investie dans la vie hospitalière, elle s’est intéressée aux conditions d’exercice des soignants et à la formation des jeunes médecins. En 2017, elle franchit le pas de la politique en rejoignant La République en marche, avec la volonté, disait-elle, de « mettre son expérience de médecin au service de la transformation du système de santé ».

À l’Assemblée nationale, elle s’impose vite comme une voix reconnue sur les questions de santé. D’abord membre de la commission des affaires sociales, elle en devient rapporteure générale en 2022. Elle s’attache à moderniser les pratiques et à redonner du temps médical, avec un souci constant d’équilibre entre les professions de santé.

La « loi Rist », symbole de sa vision du soin

C’est en 2023 qu’elle fait adopter le texte qui portera son nom : la proposition de loi « portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé ». La « loi Rist » ouvre notamment la possibilité pour les patients de consulter directement certains paramédicaux — kinésithérapeutes, orthophonistes ou infirmiers en pratique avancée — sans prescription médicale préalable.

Une avancée saluée par les professions concernées, mais critiquée par une partie du corps médical, qui y voyait un risque de dérégulation. Stéphanie Rist, elle, assumait cette orientation : « Le médecin doit rester le pivot, mais pas l’unique porte d’entrée », expliquait-elle alors, défendant une approche coopérative du soin fondée sur la confiance et la coordination.

Une ministre issue du terrain hospitalier

Tout au long de ses mandats, Stéphanie Rist a tenu à conserver un lien concret avec la pratique médicale, en continuant à consulter une demi-journée par semaine à l’hôpital d’Orléans. Cette double casquette de praticienne et de parlementaire lui vaut une réputation de femme de terrain, attentive aux réalités du quotidien hospitalier autant qu’aux contraintes politiques. Ses collègues la décrivent comme discrète, méthodique, peu encline à la posture.

Dans un entretien accordé à What’s up Doc, elle confiait : « La politique, c’est comme la médecine : on avance avec les faits, pas avec les intentions. » Une philosophie qui tranche avec le climat souvent passionnel du débat sanitaire, et qui pourrait guider ses premiers pas au ministère.

Une nomination dans un contexte tendu

Sa prise de fonctions intervient dans un moment de tension politique et budgétaire. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 s’annonce comme un test majeur, après les turbulences du précédent texte. Le Premier ministre Sébastien Lecornu y a promis des mesures pour « améliorer la retraite des femmes », sans en préciser encore les contours.

En parallèle, le gouvernement prévoit un projet de loi de lutte contre les fraudes sociales et fiscales, incluant un volet santé particulièrement scruté : encadrement des arrêts maladie, géolocalisation des transports sanitaires, facturation électronique. La lutte contre les déserts médicaux, le suivi des textes sur les soins palliatifs et la future aide à mourir complètent un agenda déjà dense.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/medecin-et-deputee-stephanie-rist-depuis-que-je-suis-deputee-jexerce-toujours-une-demi

Une femme de compromis à la manœuvre

Stéphanie Rist arrive avec une expérience rare : celle d’une praticienne passée par l’hôpital et la législation, consciente des contraintes des deux mondes. Son parcours raconte la continuité d’un engagement : améliorer le système de santé en partant du terrain, sans opposer les professions, sans renoncer à la rigueur.

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