
What’s up Doc. Dans la famille des médecins humanitaires, vous apparaissez souvent comme l’intello. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette étiquette ?
Rony Brauman. Dans la mesure où j’ai essayé de penser l’humanitaire en réfléchissant aux questions qu’il soulève, oui je veux bien accepter cette épithète (rires).
Comment ce tropisme intellectuel vous est-il venu ?
RB. C’est l’action qui m’a d’abord attiré. J’étais intéressé par le travail médical concret, en lui-même. Ce qui m’a amené à commencer à réfléchir, c’est une expérience rude, voire douloureuse, qui s’est déroulée au moment de la grande famine de 1984-1985 en Éthiopie. J’étais président de Médecins Sans Frontières, et je me suis aperçu que notre action était plus nuisible qu’utile, dans la mesure où elle était
