
Pr Patrice Deteix.
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What’s up Doc : Quelle est la première fois où vous vous êtes dit que vous vouliez être néphrologue ?
Pr Patrice Deteix : En 1972, quand à la fin d’un premier semestre d’interne à l’hôpital de l’Antiquaille à Lyon en néphrologie, un des « agrégés » du service m’a dit que le « Patron », le professeur Jules Traeger, souhaitait me revoir en stage dans le service. J’avais déjà pu apprécier le renom de Jules Traeger qui, après un rendez-vous que j’avais sollicité alors que j’étais « externe », m’avait trouvé un stage au Canada pour effectuer mon service militaire au titre de la coopération en début d’internat.
« Je me souviens encore de ma première ponction lombaire lors d’une garde sous le regard vigilant d’un interne »
Quelle est la première fois où vous avez vu un patient aux urgences ?
PD. En 1968 comme « externe semi-permanent » aux urgences alors installées au pavillon P (devenu pavillon de néphrologie) à l’hôpital Édouard-Herriot à Lyon. Je me souviens encore de ma première ponction lombaire lors d’une garde sous le regard vigilant d’un interne, la patiente assise sur son lit n’avait rien manifesté de particulier, d’ailleurs.
Quelle est la première fois où vous avez eu raison contre l’avis de votre chef (concernant un diagnostic ou tout autre élément) ?
PD. Pas de première fois, on me reproche d’être parfois trop diplomate !
Quelle est la dernière fois où vous avez eu envie de tout arrêter ?
PD. Jamais !
« Seul l’exercice solitaire de la médecine peut aboutir à un manque de compétence où l’on se sent dépassé »
Quelle est la dernière fois où vous vous êtes senti dépassé par un malade ou une pathologie ?
PD. Seul l’exercice solitaire de la médecine peut aboutir à un manque de compétence où l’on se sent dépassé. L’exercice hospitalier public permet toujours de trouver dans son service, son pôle, chez un collègue, une réponse, une idée qui va vous aider à gérer votre patient. La seule fois où j’ai été dépassé, en fait, c’est quand j’ai été pris dans une situation de violence aux urgences où j’ai, moi-même, eu une fracture du nez ! L’interne d’astreinte de maxillo-faciale est alors arrivé très vite, ce qui m’a fait dire que ce service que je dirigeais à l ‘époque était top ! Mais, bien évidemment, on m’a avoué qu’en réalité, il était venu très rapidement parce que j’étais, justement, le chef de service…
Quelle est la dernière fois où vous avez vu un patient aux urgences ?
PD. Quand j’ai terminé en 1999 à Clermont-Ferrand mes fonctions de chef de service des urgences après neuf années d’exercice.