En cas de non report, la participation des associations à la CNH sera "fortement remise en cause", prévient le collectif dans une lettre adressée au président de la République, rendue publique hier.
La question de leur participation est en effet "en suspens" a confirmé à l'AFP le président de l'Unapei, qui réunit 330 associations dans le champ du handicap intellectuel, avant une réunion d'un dernier comité de pilotage de la CNH.
La CNH "doit permettre, comme le prévoit la loi, de « débattre des orientations et des moyens de la politique concernant les personnes handicapées ». Elle doit fixer un cap clair et précis, fondé sur une programmation pluriannuelle cohérente, avec des engagements budgétaires fléchés", affirme le collectif.
Or, "les travaux préparatoires ont été marqués par un manque apparent d'ambition", estime-t-il.
"Après des centaines d'heures de réunions et autant de recommandations formulées, nos associations n'ont, une semaine avant la tenue de cette conférence, toujours pas la moindre information sur les annonces qui seront faites ce jour-là", regrette le collectif.
Le Comité européen des droits sociaux du Conseil de l'Europe a dénoncé, dans un rapport des manquements de la France à des dispositions de la Charte sociale européenne
"Il n'est pas acceptable qu'elles découvrent au dernier moment les annonces, sans droit de réponse, d'expertise et de contre-propositions", déplore le collectif, jugeant que cela va "à l'encontre" de la volonté affichée du président Macron de "relancer le dialogue social" et d'"améliorer la participation citoyenne".
"Il y a urgence à se doter d'une politique véritablement ambitieuse avec une programmation budgétaire pluriannuelle", demandent les associations, qui réclament un report de "quelques semaines" pour "enclencher une véritable concertation sur les mesures envisagées et répondre à l'avis du Conseil de l'Europe".
Le Comité européen des droits sociaux (CEDS) du Conseil de l'Europe, une organisation internationale basée à Strasbourg, a dénoncé, dans un rapport rendu public lundi 17 avril, des manquements de la France à des dispositions de la Charte sociale européenne concernant les personnes handicapées : bâtiments et transports inaccessibles, difficultés dans la scolarisation des enfants ou l'accès aux soins.
Le ministère chargé des Personnes handicapées a déclaré à l'AFP que cette 6e CNH "s'était préparée avec la participation de plus de 500 acteurs du handicap : personnes directement concernées, associations représentantes, collectivités, élus et administrations".
Le Collectif Handicaps était "systématiquement représenté" dans les groupes de travail et a "formulé des préconisations et des orientations" qui "ont fait l'objet d'analyses et d'instructions techniques par les services de l'État", ajoute-t-il.
En outre "des réunions en format bilatéral" avec les associations, "en présence de la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées Geneviève Darrieussecq et de son cabinet, ont régulièrement eu lieu, tout au long de cette préparation", insiste le ministère.
Avec AFP