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Les yeux plus gros que le ventre… On commence d’abord avec les boulimiques d’activité, ceux qui ne savent plus s’arrêter, les « cumulards » de titres, les collectionneurs d’ouvrages et de conférences, les enragés de l'enseignement et de la recherche.
Certains intoxiqués du boulot s’enivrent parfois plus de voir s’épaissir leur CV que de la consistance réelle de leurs réalisations. Incapables de dire non à toute nouvelle tentation, leurs yeux brillent de mille feux quand il s’agit de gagner une nouvelle fonction.
Dans le top 10 des plus gros gourmands, difficile de ne pas faire référence au Pr Henri Joyeux de Montpellier. Un rapide aperçu de son blog[2] suffit pour appréhender les contours du personnage. Un professeur haut en couleur qui arbore à la fois le blason de la cancéro et celui de la chir’ dig’.
Boulimique à l’hosto comme dans la vie privée, on apprend sans s’étonner qu’il est aussi président du mouvement Familles de France, et qu’en digne leader il a su montrer l’exemple et excelle en maître incontesté puisqu’il est le père de pas moins de 10 enfants. Une boulimie d’engagement et de projets qui se traduit aussi par une avalanche de travaux scientifiques puisqu'il dirige également des recherches sur l’intestin artificiel, la nutrition artificielle, ou encore la nutrition pour la santé et la prévention.
Et chez HJ, tout est bon pour se faire entendre : films, vidéos, articles scientifiques et même littérature ! Avec une cinquantaine d’ouvrages, il pourrait même concourir au Goncourt. Tout y passe, des cancers à la sexualité, de la famille à l’amour, de l’homosexualité au mariage, en passant par le suicide. Une sorte d’encyclopédie ! Mais son péché mignon, c’est évidemment la nutrition : recettes bio équilibrées, conseils diététiques visant également la prévention, prévention des cancers et autres maladies de « civilisation ». Dans ce domaine, pas d'ouvrages scientifiques, que du grand public, si bien que ses détracteurs ont eu tôt fait de l’accuser de flirter avec un lyrisme peu empreint d’évidence based-medicine (lire « Familles de France : un président contesté »[3]).
La gourmandise serait-elle une mode chez les cancérologues ?
Curieuse lubie, il semble en effet que d’autres aussi se soient laissés aller à disserter sur ce qu'ils souhaiteraient nous recommander à dîner… bien sûr dans un unique objectifde prévention primaire. Restons médecins,avant tout, voyons… enfin à chacun d’enjuger. Pr David Khayat, à la réputation defin gourmet, amoureux de la cancéro’ etde la gastronomie bien arrosée, semblene jamais manquer un moment de finsplaisirs gustatifs et saurait certainementse rendre à toute bonne table[4] ! Un trait desa personnalité qui n’est pas mis en avantsur sa page perso du web[5]. Alors, oubliou communication cloisonnée ?
Et quand la gourmandise de nos patrons se conjugue avec la littérature, il en naît quelques ouvrages fantasmagoriques qui nous content l’histoire de la gastronomie à bord des paquebots de luxe et autres trains de légende6, signé d’un patron urologue parisien, Pr François Desgrandchamps, aussi historien que fine bouche… que chirurgien.
La gourmandise est-elle donc un nouveau phénomène ? Les fresquesdes salles de garde, en témoignent :nous avons de tout temps connu cetexcès. De gloutonneries en tout genreà l’abus d’alcool caractérisé, les fresquesn’en finissent pas de nous révélerà nous-mêmes comme des…hédonistes en puissance.
À table !
Source:
1. Le Grand Larousse Illustré 2014 © Larousse 2013
2. www.professeur-joyeux.com
3. Le Figaro, 22/04/2002. Archive payante sur www.lefigaro.fr
4. O . Plichon. Le livre noir des médecins stars. Éditions Stock, Paris, 2012.
5. www.davidkhayat.fr
6. Cuisine À bord (éd. de la Martini`ere)