Parentalité des internes (grossesse, paternité, adoption...) : une réforme qui change (enfin) la donne

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C’était une revendication ancienne des syndicats d’internes. Un décret publié le 26 décembre modifie en profondeur les conditions de stage des internes lorsqu’ils sont confrontés à une situation de parentalité. Grossesse, congé maternité, paternité, adoption ou accueil d’un enfant : les règles deviennent plus souples, avec deux avancées majeures.

Parentalité des internes (grossesse, paternité, adoption...) : une réforme qui change (enfin) la donne

© Midjourney X What's up Doc

Première mesure phare : la possibilité de réaliser deux stages de six mois en surnombre validants, contre un seul auparavant, y compris de manière consécutive.

Concrètement, l’interne concerné peut être affecté dans un service dont les effectifs sont déjà suffisants, ce qui permet des absences liées à la parentalité sans désorganiser le fonctionnement du service. Pour les syndicats, c’est un changement structurel.

« Ils vont pouvoir avoir deux stages de six mois en surnombre validants – contre un auparavant – et possiblement consécutifs », souligne Mélanie Debarreix, présidente de l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI), citée par Égora. Elle évoque même la possibilité, pour une interne enceinte, de bénéficier d’une année complète en stages en surnombre validants, facilitant une transition plus progressive vers la parentalité.

Valider un semestre avec trois mois de présence

Deuxième évolution : les conditions de validation des stages en cas d’absence prolongée. Jusqu’ici, un semestre n’était validé qu’à condition d’avoir effectué au moins quatre mois de présence, ce qui plaçait de nombreux internes — en particulier les femmes — dans des situations intenables.

Désormais, pour les situations de parentalité, le seuil passe à trois mois de présence pour valider un semestre. Une modification qui change concrètement la donne.

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« Les internes femmes devaient calculer quand tomber enceintes pour n’invalider qu’un semestre sur deux », rappelle Pierre-Alexandre Lecomte, porte-parole de l’Isnar-IMG, toujours auprès d’Égora. « Si la grossesse tombait au mauvais moment, elles pouvaient invalider deux semestres. »

Un texte attendu de longue date

Pour les représentants des internes, le décret met fin à une organisation jugée « extrêmement anxiogène », notamment pour les femmes.

Le texte modifie plusieurs articles du code de l’éducation en intégrant explicitement les congés de paternité et d’accueil de l’enfant, aux côtés du congé maternité et d’adoption. Le décret est entré en vigueur le lendemain de sa publication et s’applique sans texte d’application complémentaire.

Si la réforme est unanimement saluée, elle s’inscrit dans un contexte plus large de réflexion sur les conditions de travail et de formation des internes. Allongement des études, pénurie médicale, attractivité des carrières hospitalières : la parentalité n’est qu’un des angles d’un système sous tension.

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