Négociations conventionnelles : où sont les jeunes ?

Article Article
Négociations conventionnelles : où sont les jeunes ?

Les négociations conventionnelles se sont ouvertes cette après-midi. Après un premier round d’observation, les réunions devraient s’enchaîner jusqu’à l’été pour aboutir à un nouveau contrat entre l’Assurance maladie et les médecins. Mais un constat s’impose dès à présent : les tempes grisonnantes dominent parmi ceux qui sont chargés de défendre les intérêts des praticiens.

 

Aujourd’hui s’est tenu le premier round d’un match qui va durer plusieurs mois : celui des négociations conventionnelles. Au cours de ces discussions qui doivent aboutir à un nouveau contrat avec l’Assurance maladie, seulement cinq syndicats sont chargés de défendre les intérêts des médecins : MG France, la CSMF, la FMF, le SML et le BLOC.

Et les jeunes médecins ? Pour les représenter, ils doivent faire confiance à aux syndicats dits « seniors », qui ont été jugés représentatifs à l’issue des dernières élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS). Une confiance qui n’exclue pas le contrôle.

« Nous allons regarder la négociation avec beaucoup d’attention », avertit le Dr Jacques-Olivier Dauberton, président du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (REAGJIR). Même attitude vigilante du côté du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG). « C’est important pour nous d’être présents », explique sa présidente, le Dr Emilie Frelat, qui espère bien obtenir au moins un statut d’observateur lors des négociations.

Préférence pour le forfait

Il faut dire que les préoccupations des syndicats de jeunes généralistes ne recoupent pas exactement celles de leurs aînés. « Ces négociations vont surtout consister en des joutes verbales pour la revalorisation du C », regrette Jacques-Olivier Dauberton. « Or il nous semble que la bataille tarifaire n’est pas la seule priorité pour l’avenir ».

Les jeunes générations semblent avoir d’autres préoccupations en tête. « Nous souhaitons une plus grande diversification des rémunérations, avec notamment des forfaits structure pour permettre aux cabinets d’employer des secrétaires, par exemple », indique Emilie Frelat. « Au lieu d’un C à 30 euros, nous souhaitons la mise en place d’un vrai forfait pour les soins primaires », déclare pour sa part Jacques-Olivier Dauberton. « Or pour les syndicats seniors, c’est une question qui se situe à la marge des négociations ».

Les internes aussi

Le décalage entre les organisations de jeunes et leurs ainés est donc patent. Et qu’en disent les internes ? « Les négociations conventionnelles ne font pas partie de nos priorités », explique Yves-Marie Vincent, président de l’ISNAR-IMG. « Mais nous sommes par exemple intéressés par tout ce qui peut encourager la maîtrise de stage pour nous donner des terrains de stage ».

En dehors de ces questions qui leur sont propres, les internes semblent davantage alignés sur les positions des syndicats de jeunes que sur celles des séniors. « Nous ne sommes ni pour ni contre l’augmentation du C », affirme Yves-Marie Vincent, « mais les internes sont davantage intéressés par des rémunérations forfaitaires type ROSP que par des augmentations franches du tarif à l’acte ».

Y aurait-il une fracture générationnelle au sein du corps médical ?

Les gros dossiers

+ De gros dossiers