Médecins, soyez cools avec vos patients

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Ils ne demandent pas grand chose

Médecins, soyez cools avec vos patients

L’AP-HP a réalisé une enquête auprès de ses patients sur le respect de l’intimité, de la vie privée et de la confidentialité. Ils n’ont pas de critique majeure à adresser, du moment que les soignants sont sympas.

La prise en charge des personnes malades ne se mesure pas uniquement au seul bénéfice médical. La médecine évolue dans ce sens, et c’est une bonne nouvelle pour les patients et leurs proches. L’AP-HP, comme l’ensemble du système de santé, s’intéresse à la relation médecin-patient, notamment à travers son Centre d’éthique clinique.

Une enquête réalisée par ses soins dans les hôpitaux parisiens s’est intéressée au regard que portent les patients sur le respect de leur dignité et de leurs droits lors de leur passage dans les services. Et visiblement, ils ne s’en plaignent pas trop. Mais un élément intéressant ressort de l’étude : avec un peu de considération, de bienveillance et de réciprocité relationnelle, les petits défauts s’effacent !

Intimité, confidentialité, vie privée

L’enquête a été menée dans 16 services des hôpitaux Broca, Cohin, et l'Hôtel-Dieu, en hospitalisation (gynéco, géronto, orthogénie, endocrino, diabéto, rhumato, obstétrique, rééducation, uro, ophtalmo, médecine interne et hépato), en hôpital de jour (rééducation, cancéro) et en service de consultation.

Plus de 200 patients (140 femmes, 76 hommes) ont répondu à un questionnaire portant sur le respect de leur intimité, entendue comme « la façon dont le personnel soignant traite le corps pendant les examens, les soins, la toilette », du secret médical et de la vie privée.

La confi-quoi ?

Et les scores sont plutôt bons : 88 % des patients interrogés rapportent une grande attention portée par les soignants sur leur intimité, « alors même qu’ils étaient conscients qu’en venant à l’hôpital leur pudeur aurait pu être éprouvée », précise l’AP-HP dans un communiqué. Seul reproche relayé : lorsqu’un professionnel fait une entrée impromptue dans la chambre au cours d’un examen intime. On frappe avant d’entrer, messieurs-dames !

Côté confidentialité, c’est comme avec les applis pour smartphones : on s’en offusque à grande échelle, mais on s’en fout un peu de manière individuelle, et on clique sur accepter. Pas de revendication particulière pour 92 % des patients, qui estiment en majorité que les informations sur leur état de santé ont vocation à circuler. Pour les autres, il s’agissait de discussions captées par leur voisin de chambre, ou entre soignants dans les couloirs.

Allez, souriez

Le respect d’un espace privé a été plus compliqué à évaluer. Les plaintes se sont concentrées sur la « promiscuité liée aux chambres doubles, du va-et-vient sans égard pour eux ou leurs visiteurs des personnels dans leur chambre ». Certains se sont aussi sentis un peu infantilisés par les soignants…

Mais la bonne nouvelle réside dans la réversibilité de tous ces inconforts. Les patients sont relativement tolérants, car ils savent à quoi s’attendre en arrivant à l’hôpital. Et de petites choses suffisent à effacer les problèmes. Les usagers « ont massivement souligné la bienveillance des personnels qui l’emportait le plus souvent, reléguant au second plan les quelques désagréments rencontrés, et ils les acceptent d’autant plus que les professionnels le font gentiment », signale l’AP-HP. Courtoisie, confiance et considération. Comme quoi, il faut peu de choses ! Plus facile à dire derrière son écran qu’après 24 heures de garde…

Source:

Jonathan Herchkovitch

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