Médecins généralistes et argent : vers la fin de la consultation à 25 euros…

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Lors du congrès de l'Isnar-IMG qui s’est tenu à Tours, la question de la cotation des actes médicaux a mobilisé les internes.

Médecins généralistes et argent : vers la fin de la consultation à 25 euros…

La veille, le gala du congrès de l’Isnar-IMG a animé la soirée des internes. Pourtant, ce vendredi matin, nombreux sont celles et ceux qui ont fait le déplacement pour entendre parler de cotation des actes médicaux.

“La médecine générale est considérée comme de la bobologie, lance Bayart Margot, médecin généraliste et membre de MG France. Ce qui n’est pas le cas. Seulement, nous avons du mal à quantifier notre rôle parce que nous n'utilisons pas, ou mal, les outils à notre disposition pour mieux coter nos actes.”

Pour elle, outre le gain financier, bien coter ses actes permet de revaloriser le travail des généralistes, le temps passé en consultation et l’expertise de son diagnostic. “Seulement la plupart des médecins ne s'en emparent pas. Par exemple, à côté de mon cabinet, il y a une usine de verre. Beaucoup d’ouvriers se blessent et viennent nous voir. Beaucoup d’internes aiment bien les prendre en charge parce que c’est bien payé et assez facile de s’en occuper.”

 

Erreurs, fraudes et médecins remplaçant·es

Dans la salle studieuse, les questions fusent pour savoir si cet acte ou celui-ci pouvait être coté de cette manière, ou encore s’il faut additionner tel et tel acte. “C’est très technique comme débat, souligne Maxime, 23 ans, mais c’est nécessaire pour que notre travail soit bien considéré. Et puis c’est pas mal de se former tôt, pendant nos études, pour s’habituer à toutes les subtilités du codage des actes médicaux.

Autre difficulté : la cotation faite par les médecins remplaçants. “A ce jour, il y aurait 15.000 remplaçants et remplaçantes, explique Agathe Lechevalier, présidente de ReAGJIR. Pourtant aujourd'hui, la cotation des actes lors d’un remplacement passe encore par le médecin qui est remplacé. C’est un vrai manque de considération et l’objectif derrière tout ça c’est de pousser les médecins à s’installer.”

Autour de la table, Carine Mathat de la CPAM de Tours est aussi présente pour parler des erreurs et de la fraude à la cotation. “C’est normal que l’on contrôle votre exercice parce que nous sommes gestionnaires de fonds publics. Il existe néanmoins des outils pour vous aider à coter correctement comme le numéro dédié le 3608”. 

Elle détaille les erreurs de cotation et les conséquences que cela peut avoir, avant de se vouloir rassurante. “S’il y a un problème de cotation, venez nous voir, vous pouvez être accompagné·e par un membre de votre syndicat. Mais ne faites pas la politique de l’autruche : vous avez un mois pour venir nous voir, nous on va respecter strictement le délai, parce qu’on est contrôlé aussi.”

Quant à la fraude, elle n’est pas majoritaire, reconnaît-elle, mais elle existe. “Pour ces cas-là, nous constituons un dossier avec dépôt de plainte et éventuellement on contacte le Conseil de l’Ordre.”

Une main timide se lève dans cette salle située au sous-sol. “Mais alors pourquoi est-ce si compliqué la cotation des actes ?” Un silence sur la scène. “Oui c’est complexe, mais c’est parce que c’est le fruit de négociations, souligne Bayart Margot. En revanche, contrairement aux volontés de certains syndicats, il est impossible de monter toutes les consultations à 30 euros. Le coût est trop élevé.” A toutes celles et ceux qui voudraient être mieux payé·es, il faudra donc passer par une meilleure cotation.

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