Manif : l’hôpital de Senlis a perdu huit services de spécialités médicales et chirurgicales, et ses urgences restent désespérément fermées

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Plusieurs dizaines d’élus, soignants et habitants de Senlis ont manifesté samedi pour réclamer la réouverture des urgences, fermées depuis décembre en raison d’une pénurie de médecins, a-t-on appris auprès de la maire et des organisateurs.

 Manif : l’hôpital de Senlis a perdu huit services de spécialités médicales et chirurgicales, et ses urgences restent désespérément fermées

"Depuis le 13 décembre, le service des urgences et le Smur sont fermés à Senlis, une fermeture qui nous avait été annoncée comme provisoire" mais "qui se prolonge depuis cinq mois. Nous demandons à l'ARS de tenir ses promesses", a expliqué à l'AFP la présidente du comité de défense de l'hôpital de Senlis (CDDHS), Véronique Pruvost-Bitar.

Selon elle, 200 personnes étaient présentes à la manifestation, tenue dans la matinée devant l'hôpital.

"Depuis la fusion de l'hôpital de Senlis et de l'hôpital de Creil -- en 2012, pour former le Groupe Hospitalier public du sud de l'Oise -- Senlis a déjà perdu huit services de spécialités médicales et chirurgicales", a-t-elle déploré.

L'an dernier, "il manquait du personnel à l'hôpital de Creil, alors on a pris le personnel de Senlis pour boucher les trous. Sauf que les gens ne veulent pas aller travailler à Creil, et sont partis. Le problème d'effectifs à Creil n'est pas réglé, et à Senlis, nous n'avons plus d'urgences", a-t-elle résumé.

Certains habitants sont à 40 minutes du service d’urgences le plus proche

Le CDDHS a demandé à l'ARS de "reformer une équipe, et lui garantir de ne travailler qu'à Senlis. Nous attendons une réponse", a-t-elle ajouté.

La maire de Senlis, Pascale Loiseleur, a demandé un rendez-vous à la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon. "A ce jour, nous n'avons aucune date prévue, aucune perspective", dans un bassin de vie d'environ 80 000 habitants, a regretté l'élue.

Certains habitants "sont à 40 minutes des urgences de Creil", a-t-elle alerté, y voyant, en "cas d'urgence vitale", une "perte de chance" pour les patients. Des motions ont été votées en conseil communautaire et municipal demandant "la réouverture au plus vite".

Dans son courrier à la ministre, également adressé à Emmanuel Macron, Pascale Loiseleur alerte sur le risque de "disparition à terme du site hospitalier", compte tenu des "difficultés de recrutements de l'ensemble du personnel."

En France, au moins 120 services d'urgence ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, faute de soignants, selon une liste établie par l'association Samu-Urgences de France (SUdF).

Avec AFP

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