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Une trajectoire « hors de contrôle »
Les magistrats financiers déplorent une « trajectoire des comptes sociaux hors de contrôle », pointant des dépenses qui continuent de croître sans que les recettes ne suivent. Face à cette spirale déficitaire, les autorités sanitaires préparent de nouvelles mesures d’économies, en amont des discussions sur la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. Objectif : réduire les coûts sans sacrifier la qualité des soins.
Hospitalisations évitables et pratiques médicales excessives
Premier levier identifié : la réduction des hospitalisations inutiles. La Cour des comptes s’appuie sur les travaux de la Haute Autorité de santé pour chiffrer à 265 000 le nombre de séjours médicaux potentiellement évitables, notamment dans la gestion des maladies chroniques comme l’insuffisance cardiaque. Autre point noir : la pose excessive de stents coronaires. Selon l’Irdes, les taux varient de 1 à 4 selon les départements, sans justification médicale claire. Une situation jugée symptomatique d’un recours non maîtrisé aux actes techniques à visée lucrative.
Vers la fermeture de structures hospitalières ?
La Cour recommande également des regroupements de services, en particulier en chirurgie, pour rationaliser l’offre de soins au sein des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Cela passerait inévitablement par la fermeture de petites structures jugées peu performantes. Mais sur ce terrain, la résistance politique est forte : élus locaux et usagers s’opposent régulièrement à ces projets de réorganisation, perçus comme des abandons de territoire.
Le débat sur le financement de l’hôpital relancé
Face à ces recommandations, les positions divergent. Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France, appelle à sanctuariser les financements hospitaliers par une loi de programmation pluriannuelle, sur le modèle du budget de la Défense. Une vision que ne partage pas la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, qui rappelle que « tout a un coût » et que c’est aux Français de décider des priorités budgétaires.
Une réforme structurelle attendue
En arrière-plan, c’est l’ensemble du modèle de financement de l’hôpital qui est remis en cause. Le système actuel, basé sur la tarification à l’acte (T2A), incite à multiplier les hospitalisations, même inutiles, au détriment de la prévention. Une réforme vers un financement au forfait, plus vertueux, est régulièrement promise… mais toujours reportée.
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