Les hôpitaux britanniques sous tension : Un médecin tire la sonnette d’alarme

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Saturation des hôpitaux publics, crainte de devoir trier les patients… Alors que les médecins britanniques font face à la propagation du très contagieux variant de la Covid-19, ils craignent que l’hôpital public anglais ne tienne pas le coup.

Les hôpitaux britanniques sous tension : Un médecin tire la sonnette d’alarme

L’hôpital public anglais, au bord de la saturation ? C’est en tout cas ce que laisse craindre les dires du Dr David Oliver. Interrogé par le Monde, ce médecin Sénior au National Health Service (NHS) livre un témoignage troublant. « Les admissions à l’hôpital sont massives depuis mi-décembre, et elles accélèrent », indique-t-il. Une tendance qui devrait se poursuivre pendant de longues semaines au vu de la croissance de la courbe des contaminations anglaise, boostée par la propagation du variant anglais de la Covid-19. Alors que le bilan des morts du Covid-19 au Royaume-Uni vient de dépasser la barre des 80 000, le NHS fait face à une augmentation conséquente des hospitalisations. Actuellement, les praticiens hospitaliers anglais doivent gérer 130 % de malades supplémentaires par rapport à la première vague en avril. Et les Britanniques seraient « encore à deux ou trois semaines du pic », à en croire le Dr Oliver, spécialisé en gériatrie. « Dans mon établissement, nous sommes passés de cinq malades avec le Covid il y a deux semaines à 220, dont une quarantaine en soins intensifs [intensive care unit, ICU]. Selon les hôpitaux, entre un quart et une moitié des lits sont occupés par des malades du Covid-19 », détaille-t-il dans les colonnes du Monde. Une affluence également observée par les responsables du NHS qui estimaient, le 4 janvier, que les hôpitaux britanniques pourraient saturer « d’ici à trois semaines ». Une tension hospitalière telle que les médecins britanniques en viennent « à envier le système français », selon les mots du Dr David Oliver. « La France dispose de trois fois plus de lits d’hôpital que le Royaume-Uni et de deux fois plus de lits en soins intensifs que nous », détaille-t-il pour Le Monde. Une faible dotation qui pourrait se traduire, à terme, par la nécessité de choisir entre les patients pouvant accéder ou non aux soins intensifs. « Cela n’a aucun sens d’envoyer en soins intensifs quelqu’un dont l’espérance de vie est très faible. Nous allons arriver à un point où nous devrons choisir entre deux personnes qui pourraient bénéficier de ces soins », déplore le quinquagénaire qui « n’a jamais vu ça » en trente ans de carrière… Pour en savoir plus, c’est par ici.

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