Le somme de toutes les peurs

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Ciné week-end : No dormir´as, de G. Hernandez (sortie le 16 mai2018)

Le somme de toutes les peurs

En 1984, une troupe de théâtre s'isole dans un hôpital psychiatrique désaffecté afin de répéter un spectacle dans des conditions uniques : en provoquant une privation de sommeil la plus longue possible, la directrice de la compagnie souhaite forcer les comédiens à aller jusqu'au bout d'eux-mêmes. L'expérience qu'ils vont vivre n'est pas sans danger... Un film que vous pouvez aller voir les yeux fermés !

L'introduction de ce film de genre ultra-référencé donne le ton : après plus de quatre jours de privation de sommeil, l'esprit humain peut être soumis à des symptômes psychotiques parfois terrifiants. Une fois fournies ces infos scientifiques de haute volée - mais bien réelles - le réalisateur n'a plus qu'à dérouler son scénario pour le conduire au paroxysme de l'expérience qu'il propose. Efficace, et de plus en plus barrée. Parfois dur à suivre, un peu répétitif, mais réjouissant.

L'exercice de style est réussi, et au vu de la période à laquelle le film se situe, l'hommage à Dario Argento est évident. Et respecté : kitsch assumé, jeu d'acteurs grandiloquent - Belen Rueda, habituée aux films d'horreur, en fait des tonnes - et thématique morbide à souhait sont autant de références au maître du giallo, qui n'aimait rien de plus qu'assimiler les méandres de la psyché à des expériences paranormales.

Pourtant, le film dépasse le simple pastiche. Probablement grâce à l'omniprésence de l'univers théâtral, dont les obsessions et fantasmes sur le jeu "habité" de l'acteur sont particulièrement bien exploités. Si bien que, par moments, ce n'est plus uniquement Argento qui est convoqué, mais Pirandello. 

Sans trop en rajouter, on conclura qu'il est toujours aussi agréable de passer un bon moment devant un bon film de genre. Alors pourquoi bouder son plaisir ?

Source:

Guillaume de la Chapelle

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