Le Rouvray est arrivé à ses faims

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Accord avec l’ARS Normandie

Le Rouvray est arrivé à ses faims

Après 78 jours de mobilisation et deux semaines de grève de la faim, le personnel du CH du Rouvray (Seine-Maritime) a obtenu gain de cause. Trente postes supplémentaires ont été promis par l’ARS Normandie.

La fin d’une bataille pour les grévistes du service de psychiatrie du Centre hospitalier du Rouvray. Le 8 juin, après 78 jours de mobilisation, un protocole de sortie de crise a été signé avec l’Agence régionale de santé (ARS) Normandie. À la clé : la création d’une trentaine de postes.

Les salariés demandaient le recrutement d’une cinquantaine d’aides soignants et d’infirmiers pour faire face à l’afflux de patients dans le service, l’un des plus importants de France, avec près de 1 000 places. Si le mouvement était resté relativement confidentiel, il a pris une ampleur médiatique après que sept employés ont entamé une grève de la faim le 21 mai dernier.

Pierre et Paul restent vêtus

« On est satisfaits qu’après tant de combats, tant d’efforts et de sacrifices, [nous ayons pu] trouver une issue favorable à ce conflit », s’est réjoui Jean-Yves Herment, infirmier et syndicaliste CFDT qui a participé à la grève de la faim, et dont les propos ont été rapportés par l’APMnews.

Pour les grévistes, l’accord est satisfaisant, même s’il correspond au minimum pour pouvoir sortir de la crise. Une proposition de l’ARS allouant 40 postes a été refusée, car elle impliquait un redéploiement d’employés d’autres hôpitaux de la région, a précisé l’Union syndicale de la psychiatrie (USP) dans un communiqué publié ce lundi.

En plus des 30 postes promis, l’unité d’hospitalisation pour adolescents sera également renforcée de dix postes. C’était l’une des revendications spécifiques des grévistes.

Un début ?

Mais si une bataille a été remportée, la guerre des moyens risque de durer, regrette l’USP. « La crise du Rouvray est symptomatique de la crise du secteur de la santé. A force d'économies drastiques, de diminution de personnels, de management destructeur, les conditions de travail des soignants comme les conditions d'accueil des patients sont devenues souvent indignes », explique-t-elle, parlant de « maltraitance institutionnalisée » dans les HP et les Ehpad.

Elle regrette aussi les moyens employés : « Cette victoire arrachée in extremis est inquiétante : il a fallu que plusieurs salariés mettent leur vie en jeu pour l’obtenir ».

Source:

Jonathan Herchkovitch

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