Le plan Urgence pour l’hôpital fait l’unanimité contre lui

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Syndicats, collectifs, confédérations, fédérations trouvent à redire concernant ce plan d'Urgences pour l'hôpital présenté hier par Édouard Philippe et Agnès Buzyn. De nouvelles journées de mobilisation sont prévues les 30 novembre et 17 décembre, tandis que les internes se mettront en grève le 10 décembre prochain. 

Le plan Urgence pour l’hôpital fait l’unanimité contre lui

Comme nous l’avions évoqué hier, le plan présenté hier par Édouard Philippe, Premier ministre et Agnès Buzyn, ministre des affaires sociales et de la santé, n’a pas calmé les hospitaliers des différents collectifs (Inter-urgence, inter-bloc et inter-hôpitaux, Printemps de la psychiatrie), pas plus que les syndicats de PH et d’internes (INPH, Snam-HP, Jeunes médecins, CMH, APH, Avenir hospitalier, CPH, AJPH, Isni), encore moins les confédérations syndicales (CFDT, CGT, Sud, Unsa, CFE-CGC, CFTC).

Loin des attentes des personnels

Dans différents communiqués, ils ont exprimé leur déception et ont appelé à de nouvelles journées de mobilisations. Dans un communiqué commun, ces associations et syndicats « considèrent que ces annonces sont très loin de répondre aux attentes des personnels dont nous rappelons les revendications. » Dans le détail, les signataires rappellent qu’ils demandaient le renforcement des moyens financiers avec un Ondam à 4% plutôt que les 2,45% proposés hier par la tutelle, le recrutement de professionnels supplementaires, la revalorisation générale des salaires, l’arrêt de toutes les fermetures d’établissement, de services, ainsi que la réouverture de lits. Mais aussi des mesures qui facilitent l’accès, la proximité et l’égalité de prise en charge pour la population. En conséquence, les signataires appellent à une nouvelle journée de mobilisation le 30 novembre et une journée de grève le 17 décembre.

Dans un autre communiqué, les syndicats représentant PH et internes font aussi part de leur déception.

Dénonciation de la méthode

Sur la forme ces organisations tiennent à dénoncer « la méthode qui consiste à faire des annonces sans concertation ni consultation des organisations syndicales. Du jamais vu, incorrect et antidémocratique ». Sur le fond, ces organisations déplorent « l’insuffisance totale des moyens annoncés, très en deçà des besoins vitaux nécessaires ». Et d’ajouter : « Les personnels médicaux hospitaliers sont les grands oubliés de ce plan. Les mesures en faveur de l’attractivité ne concernent que les débuts de carrière à travers des primes ponctuelles et aléatoires […] Aucune revalorisation salariale n’est proposée. »
Les organisations syndicales de PH réclament pour leur part une nouvelle grille salariale de 5000 à 10 000 euros par mois, un concours de PH simplifié et non supprimé, une attention particulière portée aux internes.
Aussi, pour ces organisations, le président de la commission médicale de groupement doit être de fait le président du comité stratégique du GHT. Et de menacer : « Faute d’avancée sur ces points précis, les organisations syndicales de praticiens hospitaliers et d’internes apppellent tous leurs mandants à se tenir prêts à une nouvelle journée de mobilisation dans les jours à venir ». Justement du coté des internes, la colère gronde également. Justin Breysse, président de l’Isni, sur france TV Info, s’est déclaré déçu par ces « mesures » d’urgence. « On reste dans une logique d’austérité, un peu moins forte », a-t-il notamment déclaré. Il a par ailleurs affirmé que la grève à laquelle appelle l’Isni le 10 décembre ne sera pas symbolique. Loin de là.

Le syndicat des internes en médecine générale de région parisienne (SRP-IMG) appelle à une assemblée générale extraordinaire le 26 novembre prochain :

Le privé se sent aussi concerné par ce plan qui concerne l’hôpital public. La fédération de l’hospitalisation privée (FHP) loue la revalorisation de l’Ondam, mais déplore «la portée de ces mesures est anéantie par l’annonce d’une évolution des tarifs très inférieure à l’inflation, avec un taux plancher de 0,2 %. Avec un ONDAM 2020 à 2,45%, une augmentation des tarifs avec un taux minimal de 1% est possible et nécessaire ! »
La FHP souligne également que ce plan ne concerne guère que l’hôpital public, mais que le remboursement partiel de la dette ou le renforcement de l’attractivité des carrières pourrait fort bien s’appliquer à l’hospitalisation privée. Le syndicat des médecins libéraux (SML), dans un communiqué, plaide pour une réforme en profondeur de l’hôpital public afin de le recentrer sur ses missions originelles. Le SML réclame aussi un plan aussi ambitieux pour la médecine de ville. « Le SML souhaite que soit donnée aux médecins de ville, qui sont aussi des entrepreneurs, une véritable perspective à moyen terme concernant l’évolution de leurs tarifs. »

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