Pas facile de trouver le bon ton pour en parler, naturellement…
Les confrères interrogés ont tous fait leur coming-out auprès de leur famille et amis - au moins les plus proches - et pour beaucoup, ils sont tous passés par la case « annonce », comme l’entend, stricto sensu, l’expression coming-out.
Mais, pour la majorité d’entre eux, dans le milieu pro, ils en ont parlé sans réellement l’annoncer. Deux positions se dégagent : ceux qui en parlent ouvertement, amenant toute l’équipe avec qui ils travaillent à le savoir rapidement, et ceux qui en parlent uniquement aux personnes avec lesquelles ils ont le plus d’affinités.
Chronologiquement, le coming-out pro vient toujours après le perso. C’est quelque chose de plus progressif, qui peut devenir « naturel » M. anesth réa. Il se fait surtout durant l’internat, plutôt au début, et très rarement avant. « Le fait de changer de ville entre l’externat et l’internat, tu repars un peu de zéro, t’as pas ton background d’externe. Du coup ça facilite le fait d’en parler. » F., med gé.
Certains n’en parlent pas du tout au travail. Soit par choix : « ça ne s’est pas su officiellement, parce que ça ne regarde personne et que ça n’est pas un lieu où c’est censé avoir une influence. » G., chir ; soit à cause des collègues : « Sur un des lieux où je travaille, 2 personnes surtout tiennent des propos très homophobes, en particulier sur les lesbiennes, donc je n’ai pas envie d’en parler. » N., psy.
Source:
*Interviews réalisées aupr`es de 11 jeunes médecins homos, dont 1 « non exclusif », de 26 À 39 ans, soit 9 hommes et 2 femmes, originaires de villes différentes, de promos d’internat de toute la France et exercant aujourd’hui des spé variées (méd G, psy, anesth, réa, gynéco-obs, spémed ou chir).