La médecine libérale rue dans les brancards

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7, 2 milliards de revalorisations salariales pour l’hôpital public et 300 millions pour la ville dont seulement la moitié pour les médecins libéraux. Ce sont les chiffres du  PLFSS 2021 qui prévoit en outre des  économies à hauteur de 1570 millions. Trop c’est trop, pour la CSMF qui claque la porte des négociations conventionnelles  avec l’Assurance Maladie.

La médecine libérale rue dans les brancards

Alors qu’ils ont le sentiment de s’être mobilisés autant que leurs collègues hospitaliers, lors de la première vague du Covid-19, les médecins libéraux s’attendaient à une plus grande reconnaissance des pouvoirs publics après les  28 milliards d’euros sur 5 ans accordés à l’hôpital dans le cadre du  « Ségur de la Santé » qui, au final, s’est révélé ainsi qu’on l’a vu n’être qu’un Ségur de l’hôpital !

Le mépris de la médecine libérale 

On leur avait pourtant laissé entendre qu’ils auraient, à leur tour, leur  « Segur » dans le cadre d’un avenant conventionnel de taille. L’optimisme des libéraux allait être rapidement douché après la lettre de cadrage extrêmement serré adressé par le gouvernement à Thomas Fatome, le nouveau directeur général de la CNAM. Les premières séances de négociation qui ont débutées le 17 septembre ne se seraient d’ailleurs pas très bien passées : la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a claqué la porte !

La CSMF explique sa décision de quitter la table des négociations pour deux raisons. Elle estime tout d’abord que le compte n’y est pas, en faisant remarquer qu’il n’est prévu pour 2021 que 300 millions pour l’ensemble des professionnels de santé de ville, alors même que le chiffre d’affaires des spécialistes devrait baisser en 2020 de 1 milliard d’euros et celui des généralistes de 500 millions. La confédération souhaitait également, au-delà de l’avenant, aller vite vers une deuxième convention, celle de 2016 arrivant à échéance en octobre 2021. Or le PLFSS souhaite la reculer à mars 2023, synonyme de trois années de blocage tarifaire supplémentaire.
Tout cela est vécu par les intéressés comme un mépris de la médecine libérale ! «  La coupe est pleine » pour Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, qui accuse le gouvernement d’avoir fait le choix politique clair de centrer le système de santé sur l’hôpital et d’abandonner la médecine de ville !
Si la CSMF a quitté la table des négociations conventionnelles, elle va continuer à participer aux négociations interprofessionnelles portant sur l’exercice coordonné (CPTS), un sujet jugé « important » pour Jean-Paul Ortiz. 

Les menaces de la CSMF

La CSMF appelle  ses troupes à se mobiliser sur le terrain.  Elle appelle également tous les médecins à ne plus faire d’actes gratuits et à les facturer à l’Assurance Maladie. Elle lance également un appel à l’unité syndicale. Sera-t-elle entendue ? Il n’est pas sûr qu’elle le soit à quelques mois des élections aux URPS qui décideront de la représentativité des différents syndicats. Le climat risque d’être  plutôt à la surenchère. La CSMF qui cultive toujours la nostalgie de la grande mobilisation contre le plan Juppé menace aujourd’hui clairement le gouvernement de mobiliser à nouveau la population, comme ce fut le cas en 1995. Un argument qui ne laissera sûrement pas le Président de la République insensible !

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