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« La lutte contre les violences sexuelles et sexistes a été érigée en priorité par le Premier ministre Michel Barnier », qui a décidé de relancer cette mission dont les travaux ont été interrompus par la dissolution, a déclaré à l'Assemblée nationale Salima Saa, secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes.
« Je suis convaincue qu'il faut accélérer pour protéger les femmes, les enfants et les hommes de ces abus. Ils peuvent être aussi concernés », a-t-elle continué.
La députée Sandrine Josso avait porté plainte en novembre 2023 contre le sénateur centriste Joël Guerriau qu'elle accuse de l'avoir droguée en vue de l'agresser sexuellement.
L'emblématique procès de Mazan qui se tient ce me moment a porté un coup de projecteur sur la soumission chimique utilisée dans un cadre domestique.
Des kits de détection envisagés
« C'est un procès historique », « une sensibilisation à grande échelle » sur le sujet de la soumission chimique, mais « pour bouger les lignes, il faudra des mesures fortes », a pour sa part indiqué Sandrine Josso à l'AFP.
Elle cite notamment la détection de ces « empoisonnements », le recensement des victimes et « l'amélioration de leur prise en charge ».
Elle recommande notamment que les pharmacies puissent délivrer, sur prescription médicale, aux femmes qui pensent avoir été droguées, un « kit de détection » ou « kit du lendemain » avec des « flacons pour recueillir l’urine » et les adresses et « toute la marche à suivre » pour accéder à la preuve.
« La soumission chimique, c’est le crime parfait. C’est un contre-la-montre pour obtenir des preuves », indique la députée. « Très souvent les victimes ne se rappellent de rien » et les substances utilisées « disparaissent très rapidement du sang ».
« Très peu de personnes connaissent la soumission chimique. Que ce soit auprès du personnel médical ou judiciaire, vous vous retrouvez dans des situations où on ne vous donne pas les bons conseils et la bonne marche à suivre pour porter plainte ».
Le nombre de victimes est un « chiffre noir » car aujourd’hui seules les personnes qui portent plainte sont comptabilisées dans les signalements, observe-t-elle.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/soumission-chimique-comment-reagir
Près d'un an après les faits présumés, survenus le 14 novembre 2023, la députée a indiqué ressentir encore des symptômes de « stress post-traumatique » qui la gêne au quotidien. « Je croyais que cela n'allait durer que quelques semaines, ces symptômes d'hypervigilance, et je comprends que malheureusement il faut au minimum deux ans pour s'en remettre ».
« La France se doit d’être un exemple pour le monde entier pour endiguer ce fléau » qui est un « problème de santé publique », conclut-elle.