Journée Mondiale de la Santé

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Journée Mondiale de la Santé

A l'occasion de la journée mondiale de la santé, Médecins du Monde organisait ce mardi 7 avril une journée scientifique de la santé humanitaire et solidaire, avec l'intervention de nombreux spécialistes.

L'après-midi, focus sur les drogues et l'hépatite C. Après un exemple d'action en Côte d'Ivoire par Médecins du monde, Marie Jauffret-Roustide, sociologue, et Marie Debrus, présidente de l'Association française pour la réduction des risques, nous présentent les preuves de l'utilité de la mise en place des salles de consommation, ainsi que de programmes préventifs et éducatifs à destination des toxicomanes. "La France a un modèle faible de réduction des risques, à cause de la criminalisation de l'usage", nous dit Marie Jauffret-Roustideen comparant avec le cas des Pays-Bas, qui a adopté une "approche pragmatique. Il y a une volonté de normaliser l'usage des drogues, dans un soucis d'efficacité en santé publique". Ainsi, ils n'opposent pas sevrage et réduction des risques. "Les politiques répressives augmentent l'exposition au risque VIH", ajoute-elle.

Pour finir, un débat sur le prix du médicament avec l'exemple du Sofosbuvir. Les intervenants, Pierre Chirac de Prescrire, Jean-Paul Vernant, Marianne Lhénaff représentante des collectifs Hépatite Virale et Traitement et recherche, et Olivier Maguet, de Médecins du Monde sont globalement d'accord : le médicament est trop cher et ils accusent les firmes pharamceutiques. Cela va au-delà du Sofosbuvir. "Il existe une bulle des bio-techs", nous dit Pierre Chirac. Il continue : "le système actuel, basé sur les brevets et la bourse est à bout de souffle, il faut réfléchir à d'autres systèmes. Il faut être motivé par les besoins plus larges et pas uniquement le marché". On commence à se plaindre des prix aussi aux Etats-Unis : une campagne "pour des prix soutenables" a été lancée dernièrement. Jean-Paul Vernont insiste :"c'est un problème éthique qui se pose. Le système va exploser, les laboratoires ne font plus de recherche". Jean-Yves Fahon, vice-président des Produits de santé tente de défendre sa position et de minimiser le débat sur les prix, mais il ne fait pas le poids. Olivier Maguet conclut en demandant de mettre en cause le système du brevet, "il y a une logique économique perverse et dangeureuse".

Maurice Cassier, sociologue et chercheur conclut sur la journée :"la question transversale a été aujourd'hui celle du droit à la santé à différentes échelles, et la question de l'usage de ce droit". Finalement, nul besoin de voyager très loin pour faire de la médecine humanitaire et solidaire, il y a encore énormément à faire dans notre pays.

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