Jérôme Marty s’invite dans le débat sur l’hôpital

Article Article

Ou quand un libéral recadre les urgentistes

Jérôme Marty s’invite dans le débat sur l’hôpital

Dans une lettre ouverte, le président de l’UFML-S, syndicat libéral de libéraux, se paie Patrick Pelloux, et plus généralement l’Amuf, après leur conférence de presse de mardi sur l’état de saturation des urgences et du système hospitalier.

Nous pensions que l’ensemble de la profession soutenait l’offensive de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) et son cri d’alarme sur l’état des urgences en France. Nous avions tort. Même s’il partage à voix basse le constat, le Dr Jérôme Marty, président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML-S), s’oppose à l’AMUF dans une lettre ouverte publiée ce mercredi.

Il s’en prend en particulier à son président, s’étonnant du « réveil du Dr Patrick Pelloux qui semble soudain découvrir les ravages de la loi de modernisation de la santé », avant de revenir sur les désaccords politiques, qui opposent un syndicat aux influences ouvertement libérales, et une association dont le porte parole, Christophe Prudhomme, est engagé auprès de la CGT et le président un contributeur de Charlie Hebdo.

Une histoire de thunes

« Vous dénoncez la politique de fermeture de lits à l’hôpital public, la politique de rentabilité et la course au chiffre, et vous avez raison » reconnaît-t-il. « Mais, prôner les dispensaires et le salariat pour des médecins généralistes, un modèle qui a disparu parce que non adapté à une médecine moderne et de qualité c’est montrer une fois de plus que l’idéologie pervertit souvent les belles idées… », ne peut-il s’empêcher d’ajouter, faisant référence à la proposition de l’Amuf de mettre l’accent sur des maisons de santé, qui pourraient faire rempart à un recours systématique aux services d’urgences hospitaliers.

Si le président de l’UFML-S et l’Amuf tombent d’accord sur plusieurs points, notamment sur le fait que les différentes réformes ont produit « leur lot de déstructuration des équipes, de sensation de perte de sens, d’épuisement et de drames », certains trouveront regrettable que dans l’élan de l’Amuf pour médiatiser la situation des urgences, la couverture soit tirée vers les tarifs des libéraux qui « ont perdu toute relation avec la réalité des pratiques », que la remarque soit justifiée ou non.

L’UFML-S appelle à des États généraux de la santé, pilotés par la profession, car « la médecine est trop sérieuse pour être laissée aux seuls responsables politiques. Il est de notre rôle, de notre  devoir et  de notre  responsabilité d’imposer un autre modèle de gouvernance pour en finir avec le paternalisme d’État », conclut Jérôme Marty.

Retrouvez ci-dessous La Consult’ de Jérôme Marty par What’s up Doc !

Source:

Jonathan Herchkovitch

Les gros dossiers

+ De gros dossiers