« Je vais casser du patient. J’adore ça », À l’hôpital psychiatrique de Mont-de-Marsan, des actes de maltraitance passés sous silence

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Le journal Sud Ouest a enquêté sur des actes de maltraitance commis par un aide-soignant à l’encontre de patients de l’hôpital psychiatrique Saint-Anne de Mont-de-Marsan (Landes). Des agissements minimisés par la hiérarchie malgré les dénonciations successives des membres du personnel et des syndicats.

 

« Je vais casser du patient. J’adore ça », À l’hôpital psychiatrique de Mont-de-Marsan, des actes de maltraitance passés sous silence

© Midjourney x What's up Doc

Insultes, moqueries, et mêmes bousculades et plaquages au sol... Des lanceurs d'alertes ont signalé à la direction de l'unité Aria de l'hôpital Saint-Anne les agissements particulièrement violents d'un de leurs collègues au cours de l'année 2022. 

Des faits grave étalés sur plusieurs mois sont reprochés à cet aide-soignant qui bénéficiait, selon les syndicats, d’une certaine impunité au vue du "noyau de copinage protecteur" qui l’entourait.

Des "Ferme ta gueule" ou encore "tu peux mourir" sont régulièrement lancés à des patients polyhandicapés, selon des témoins. Très vite, des membres du personnel décident d'alerter les syndicats : "il fallait protéger nos patients. C’était notre seul priorité"

Une fois prévenue, le syndicat a fait remonté l’information auprès de la cadre du service et de la cadre supérieure de l’époque, qui dit avoir alerté par courrier la direction de l’établissement. 

Des faits minimisés : « Il n'y a pas eu d'os cassés » 

Très vite, des clans se forment au sein de l’unité et les réflexions se multiplient à l’encontre de ceux qui ont choisi de dénoncer l’aide-soignant. 

"Tout était fait pour que ça se passe mal. C’était l’enfer", confie anonymement l’un deux au journal Sud Ouest.

Le syndicat Force Ouvrière accuse la cadre supérieure d’avoir "minimisé la maltraitance en alimentant un climat délétère propice à la scission". Sud Ouest affirme aussi avoir eu la confirmation par plusieurs sources des propos que cette cadre aurait tenu : "il n’y pas eu d’os cassé", sous-estimant un peu plus les agissements de l’aide- soignant.

C'est seulement après une seconde sollicitation d'un autre syndicat, que les ressources humaines "découvrent le problème".  Elles apprennent dans le même temps que l’agent en question n’en est pas à son premier coup d’essai, évitant un conseil de discipline dans un établissement précédent pour les mêmes motifs, en démissionnant.

Le courrier de la cadre supérieure n’est donc jamais arrivé à la DRH, ni à la directrice des soins.

L'agent est finalement mis à pied en septembre 2022, avant un conseil de discipline qui acte définitivement son licenciement en février 2023. La cadre supérieure, dont le courrier à la direction a été considéré "perdu" par un rapport disciplinaire, n’a quant à elle pas été condamnée écrit Sud Ouest, qui indique qu’elle occupe aujourd’hui un autre poste à responsabilité au sein du Centre hospitalier intercommunal de Mont-de-Marsan.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/greve-illimitee-aux-urgences-de-tenon-devient-maltraitants-et-ca-ce-nest-plus-possible

L’ hôpital Saint-Anne connaît par ailleurs de grosses difficultés en termes de sécurité, de vétusté des locaux et de conditions de travail, a également révélé le journal Sud Ouest, dans un autre article.

 

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