Inde : le pays o`u l’uberisation de la santé est (vraiment) en marche

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Uber y emmène les patients à leur rendez-vous médical

Inde : le pays o`u l’uberisation de la santé est (vraiment) en marche

Uber, le spécialiste mondial de la Voiture de tourisme avec chauffeur (VTC), vient de signer un contrat avec Practo, le leader indien de la prise de rendez-vous médical en ligne. Une petite révolution dans le secteur du transport sanitaire.

 

En France, les médecins aiment à se faire peur en parlant « d’uberisation de la santé ». Mais concrètement, il semble difficile d’imaginer qu’un jour, n’importe qui pourra se faire soignant, à la manière dont les chauffeurs d’Uber se font chauffeurs de taxi.

Il existe toutefois un domaine où la start-up californienne pourrait faire son trou dans le secteur médical : celui du transport sanitaire. Et ce n’est pas de la science-fiction : Uber vient de signer un accord de partenariat avec Practo, une plateforme indienne de prise de rendez-vous médicaux en ligne.

Practo est l’équivalent de notre Doctolib, mais à l’échelle indienne : 10 millions d’utilisateurs par mois, d’après « L’International Business Time ». L’accord passé avec le spécialiste du VTC consiste à envoyer au patient, en même temps que le SMS lui rappelant son rendez-vous médical, un lien lui permettant de réserver un chauffeur Uber pour s’y rendre. L'application localise le véhicule le plus proche, afin de perdre le moins de temps possible.

Le transport sanitaire : « un facteur additionnel de stress »

« Nous nous sommes rendus compte que le problème des transports est souvent un facteur additionnel de stress lors d’une visite chez le médecin », explique Shashank ND, fondateur et PDG de Practo dans un communiqué cité par le « Business Standard ». « Conduire dans les embouteillages, chercher une place de parking, tout cela alors qu’on se sent mal, c’est quelque chose de terrible. Le but de ce partenariat est de supprimer totalement cette anxiété en intégrant l’incroyable expérience d’Uber ».

Mais vu de France, le confort ne semble pas être l’élément le plus intéressant de cette « uberisation ». Rappelons que dans un rapport parlementaire publié l’année dernière, le député (alors UMP) Pierre Morange estimait que le transport sanitaire nous coûte 4 milliards d’euros par an, soit 5% de notre Objectif national de dépenses de l’Assurance Maladie (Ondam). Et que sur ces 4 milliards, 1,5 vont aux taxis.

Alors, Uber, qui se targue d’être moins cher que les taxis, serait-il un médicament contre le trou de la Sécu ? Voilà peut-être un nouvel argument en la faveur de l’entreprise américaine dans son bras-de-fer avec l’Etat et les taxis.

Source:

Adrien Renaud

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