
En pleine polémique fin octobre sur les lits fermés dans les hôpitaux, Olivier Véran avait commandé une étude « la plus exhaustive possible » sur le sujet. Sept semaines plus tard, les résultats en sont enfin connus.
Près de 1.100 établissements de santé, publics et privés, représentant deux-tiers des lits et des personnels hospitaliers du pays, ont répondu à l'enquête du ministère, avec des chiffres arrêtés en octobre ou en novembre.
Sur cet échantillon, le nombre de lits ouverts est « globalement » en recul de 2% par rapport à fin 2019, a précisé la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) lors d'un point presse téléphonique.
En extrapolant ce résultat aux plus de 392.000 lits recensés dans 3.000 établissements il y a bientôt deux ans, cela équivaut à environ 8.000 lits, dont 5.700 ont effectivement été supprimés en 2020 selon la Drees.
La baisse s'est donc poursuivie, a un rythme moins soutenu et en grande partie compensé par « une progression très forte des places en ambulatoire », pour les soins ne nécessitant pas d'hospitalisation prolongée.
Néanmoins le manque de lits existe dans certaines « situations de saturation locales » : 16% des services de médecine et 6% des maternités affichent des taux d'occupation supérieurs à 90%. Ce qui signifie aussi que dans les autres unités, « il y a encore de la place ».
« On ne nie pas les tensions, mais ça vient les nuancer », explique la DGOS, qui pointe également la hausse du nombre de lits de réanimation, passés de 5.100 avant la crise sanitaire à 5.800 au minimum entre les vagues épidémiques au détriment d'autres capacités car « un lit de soins critiques, c'est l'équivalent de quatre ou cinq lits conventionnels ».
L'enquête confirme par ailleurs un taux d'absentéisme « un peu supérieur à la normale », en hausse d'un point dans toutes les catégories : médecins (1% à 5%), sages-femmes (5% à 10%), infirmières (10%) ou aides-soignantes (10 à 15%). Même si elle est « légère », cette hausse « se ressent et produit un impact » sur le terrain, reconnaît le ministère.
Pour autant, malgré un turnover important, « rien ne permet de confirmer une quelconque hémorragie » de personnels soignants et l'étude montre plutôt « une stabilité des effectifs ».
Avec AFP
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