Grève : après l'AP-HP, le CHU de Nantes débraie

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Le personnel des urgences du CHU de Nantes a voté une grève illimitée à partir du mardi 30 avril. Le mouvement social des services d’urgences de l’AP-HP fait tache d’huile.

Grève : après l'AP-HP, le CHU de Nantes débraie

Après les services d’urgences de l’AP-HP, c’est au tour du personnel des urgences du CHU de Nantes d’avoir voté une grève illimitée (à partir du mardi 30 avril à minuit) à l'appel de la CGT, FO et SUD, selon nos confrères de France 3 Régions. Ils partagent le ras-le-bol de leurs collègues parisiens sur les questions suivantes : manque de lits, service engorgé, personnel absent et non remplacé....
 
Le préavis demande donc le remplacement de tous les arrêts maladie, la titularisation des personnels en CDD, le recrutement d'un interne, d'un médecin pour assurer l'accueil et l'orientation, de plusieurs aides-soignants, et le versement d'une prime de 300 euros par mois pour tous les salariés.
 
Les revendications portent aussi sur l'organisation du service : la création d'un poste à l'accueil des urgences, la présence, jour et nuit, d'un agent de sécurité dans le hall du service.

Sabrina Ali Benali s'en mêle

 
Le mouvement social est notamment soutenu par la militante et médecin Sabrina Ali Benali, qui vient de publier une vidéo dans laquelle elle s’adresse directement à Agnès Buzyn. Selon elle, l’hôpital serait « en mode "arrêt cardiaque" ».
 
Et de tacler Agnès Buzyn qui affirmait il y a quelques jours sur Public Sénat à propos de la grève des services d’urgences : « Cela fait suite à des problèmes d’agressions et ce n’est pas lié aux conditions de travail. »
 
Or, dire ça, « cela équivaut à dire qu’un patient cancéreux, insuffisant cardiaque, insuffisant respiratoire, insuffisant rénal et diabétique, qui est décédé d’une bronchite, n’est pas décédé de ces maladies et que ça n’a rien à voir avec ça », selon Sabrina Ali Benali, qui en tire la conclusion suivante :

Du mépris pour les soignants

 
« Ne pas reconnaitre cette souffrance-là, et que cette grève soit en partie liée, et même grandement liée aux conditions de travail d’exercice, c’est mépriser les soignants. »
 
Et de féliciter ses collègues grévistes dont elle se dit « hyper solidaire », tout en rappelant que le personnel de Nantes « appelle à un mouvement national et à tous les services d’urgences de rejoindre le mouvement ».
 
Décidemment, le printemps s’annonce de plus en plus incendiaire….
 

Le bras de fer se poursuit à l’AP-HP
Passée de 10 à 16, puis à 17 services ce mardi 23 avril, la grève dans les urgences de l’AP-HP se poursuit aux dernières nouvelles. Mardi dernier, le taux de mobilisation était sensiblement le même que la semaine dernière (35 %), selon la direction qui s’est engagée à définir des ratios de personnels adaptés aux services d’urgence. Les effectifs des services d’urgences seront donc désormais « normés, en définissant globalement puis hôpital par hôpital, le nombre d’effectif nécessaire en fonction du nombre de passages et des conditions physiques d’accueil, et ces effectifs évolueront ensuite proportionnellement à l’évolution de l’activité », propose la direction. Martin Hirsch a également annoncé la semaine dernière la création de 61 postes supplémentaires et de multiplier par dix la prime de dangerosité qui passe de 5,76 € à 65 €. En complément, la direction a proposé le versement exceptionnel d’un forfait spécifique d’heures supplémentaires d’environ 250 euros nets, soit un forfait de 20 heures pour les aides-soignants et de 15 heures pour les IDE, non imposable. Tout en débloquant, un million d’euros pour des travaux de sécurisation des urgences et la titularisation de contractuels.
 

 

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