Fausse couche, encore trop de tabou et pas assez d’accompagnement : les derniers chiffres

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A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal le 15 octobre, un sondage IPSOS pour Qare révèle l’impact de la fausse couche sur la santé mentale des femmes et leur besoin d’accompagnement. 

Fausse couche, encore trop de tabou et pas assez d’accompagnement : les derniers chiffres

© Midjourney x What's up Doc

Un sujet tristement banal et pourtant invisible. L’interruption spontanée de grossesse est un phénomène d’ampleur : elle concerne 200 000 femmes par an en France.

Un sujet qui demeure tabou

Si près d’un quart des femmes de plus de 25 ans ont déjà vécu une fausse couche, le sujet demeure pourtant tabou. 55% des Français considèrent en effet la fausse couche comme tel. 

Pour les femmes qui l’ont vécue, ce chiffre monte même à 62%. Il est d’ailleurs plus important chez les jeunes générations : 64% pour les moins de 44 ans contre 48% pour les plus de 44 ans. Plus éloquent encore, 51% des femmes d’entre elles n’en ont pas parlé à leur partenaire. 

Des conséquences multiples et sous-estimées

Les femmes interrogées déclarent de façon presque unanime un impact sur leur santé mentale (9 femmes sur 10). Mais les répercussions dépassent cette seule sphère. La fausse couche se révèle être un événement qui chamboule tous les aspects de la vie d’une femme. Les répondantes font état d’un impact sur la vie de couple (pour 55% d’entre elles), sur leur sexualité (48%), sur leur désir d’enfant (58%), sur leur travail (57%), et même sur leurs relations avec leur entourage (36%).

¾ de ces femmes estiment par ailleurs que ces répercussions sont sous-estimées par la société.

Un meilleur accompagnement est nécessaire

Interrogées sur leur besoin d’accompagnement médical et psychologique face à cet événement, leurs réponses sont sans appel. 82% souhaiteraient que cet accompagnement soit renforcé. Un constat partagé par l’ensemble des Français, n’ayant pas vécu personnellement ce drame (86%). 

Alors même que l’impact sur la santé mentale est pointé, 91% des femmes qui ont vécu une fausse couche n’ont bénéficié d’aucun accompagnement psychologique. Et les hommes aussi sont concernés : 77% n’ont pas bénéficié d’accompagnement et 84% souhaiteraient qu’il y en ait davantage.

Les professionnels de santé sont en première ligne pour accompagner ces femmes : 60% déclarent qu’elles se tourneraient en priorité vers eux pour trouver du soutien, avant même leur partenaire (53%) ou leur famille (37%).

Des améliorations récentes ?

L’an dernier, une nouvelle loi avait pris à bras le corps le sujet de la fausse couche et de son accompagnement (loi du 7 juillet 2023 visant à favoriser l'accompagnement des couples confrontés à une interruption spontanée de grossesse dite fausse couche). 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/une-prise-de-sang-pourrait-empecher-5-des-30-millions-de-fausses-couches-annuelles-dans-le

Plusieurs mesures avaient été prises : parmi elles, une meilleure indemnisation du congé maladie (sans délai de carence) ou encore la possibilité de bénéficier d’un accompagnement via le dispositif Mon Parcours Psy. Mais le dispositif, qui a rencontré succès mitigé, n’est sans doute pas suffisant. Ce qui nous renvoie, une fois de plus, à la problématique plus globale de la santé mentale en France

Chiffres : étude IPSOS pour Qare menée sur un échantillon national représentatif de 2000 Françaises âgées de 25 à 75 ans, communiqué de presse « Fausse couche : souffrance invisible, accompagnement invisible ? »
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