Essais cliniques « sauvages » : Le Pr Fourtillan, derrière les barreaux

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Ce mardi 20 avril, le Pr Fourtillan a été placé en détention provisoire en raison de son refus de respecter ses obligations judiciaires. Dans les prochaines semaines, le septuagénaire, suspecté d’avoir mené des essais thérapeutiques illégaux, devrait de nouveau être interrogé par le juge d’instruction.

Essais cliniques « sauvages » : Le Pr Fourtillan, derrière les barreaux

Direction la case prison. Ce 20 avril, le Pr Jean-Bernard Fourtillan a été placé en détention provisoire. Une décision qui intervient à la suite de ses refus répétés de respecter ses obligations judiciaires décidées dans le cadre des poursuites à son encontre sur de possibles essais thérapeutiques illégaux.

Pour rappel, c’est en septembre 2019 que le nom du professeur avait fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause : ce mois-là, l’ANSM annonçait avoir suspendu un essai clinique sauvage mené dans une abbaye de Poitiers. Plusieurs centaines de patients atteints notamment des maladies de Parkinson ou d’Alzheimer se seraient vu administrer sous forme de patchs deux molécules, la valentonine et le 6-méthoxy-harmalan, censés traiter leurs troubles. À la tête des opérations présumées ? Le fonds Joséfa, une fondation religieuse créée par le Pr Jean-Bernard Fourtillan. En mars 2020, cette figure des mouvements antivax et covidosceptique était mise-en-examen et placée sous contrôle judiciaire.

« La justice vous a présenté une alternative en vous donnant des obligations, mais vous avez dit, encore aujourd’hui, que vous ne les respecteriez pas », a souligné la juge des libertés, hier, lors d’une audience organisée au tribunal de Paris. « J’ai décidé [...] que vous deviez aller un temps en prison », a-t-elle ajouté.

Cette nouvelle étape du parcours judiciaire de Pr Jean-Bernard Fourtillan intervient après son interpellation survenue ce jeudi 15 avril. Dans un hôtel situé à Chaude-Aigues (Cantal), le septuagénaire était arrêté pour non-respect de ses obligations judiciaires. Pêle-mêle, il n’aurait en effet pas soldé sa caution de 10 000 euros et aurait repris contact avec certains de ses patients.

Ce n’est pas la première fois que la justice tente de le faire comparaître de force. En décembre dernier, Jean-Bernard Fourtillan était arrêté dans le Gard. Compte tenu de son état pourtant, l’homme avait rapidement rejoint l’hôpital psychiatrique. Un épisode qui n’a pas échappé à la JDL qui a confirmé, ce mardi 20 avril, que cette « décision était difficile à prendre » compte tenu de l’âge avancé du prévenu.  « La détention, c’est la dernière solution », a ajouté la magistrate. À noter que Jean-Bernard Fourtillan devrait bientôt être de nouveau interrogé par le juge d’instruction. Une étape qui pourrait aboutir au réexamen de sa détention.

À la fin de l’audience, une vingtaine de ses soutiens ont fait vibrer leurs cordes vocales. « Libérez Fourtillan », ont-ils exigé, d’une même voix.

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