ECNi : un syndic' de MG courtise les futurs internes

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Du 19 au 21 juin

ECNi : un syndic' de MG courtise les futurs internes

Lieu commun : « Les jeunes médecins n’ont plus la vocation. » Et si on pouvait être généraliste et heureux ? interroge ReAGJIR. Alors que les ECNi débutent ce lundi à 14 heures, le syndicat des jeunes MG a bien l’intention de raviver la flamme de la médecine générale dans le cœur des internes.

A quelques heures du début de la deuxième édition des ECNi (qui doivent s'achever mercredi), ReAGJIR, le syndicat des jeunes MG, souhaite casser les clichés sur la jeune génération de médecins. Elle n’aurait pas la vocation, ne serait pas disponible, ne voudrait pas s’installer, etc. Quelle que soit la spé’ choisie, il est vrai que les études de médecine sont longues et difficiles. Et sur ce point, la médecine générale n’échappe pas à la règle.

Pire, une fois qu’ils sont installés, on entend souvent dire que les MG déchantent face aux conditions d’exercice difficiles. Mais ce n’est pas le cas Dr Sophie Augros, présidente du ReAGJIR, qui se veut optimiste sur l’avenir de sa profession. L’opération séduction à destination des futurs internes est lancée ! « La plupart des médecins généralistes choisissent cette voie car ils ont envie de pratiquer cette médecine de premier recours et de suivre des patients, des familles toute leur vie », explique-t-elle dans un communiqué.

La carte de resto de la MG  

Cette dernière met aussi en avant le large choix d’installation qui s’offre aux internes en fin de parcours. Sa description ressemble à une carte de restaurant avec des menus très variés : « Libéral en cabinet seul ou à plusieurs, libéral en maison ou pôle de santé, salarié en centre de santé, avec un exercice mixte libéral-salarié… Avec les besoins de santé des Français aujourd’hui et une population vieillissante, les possibilités sont très nombreuses. », estime-t-elle. Aux frileux, le Dr Sophie Augros répond qu’il faut sauter le pas. Sous peine d’attraper le virus de la médecine générale…

Son syndicat relaye en effet une enquête du CNOM réalisé en 2016 (dans son Atlas de la démographie médicale). Menée auprès de 2732 étudiants, elle révèle que c’est massivement le stage qui a donné envie aux étudiants de faire médecine générale et plus spécifiquement pour les 3e cycle et les fins de cursus (84 %). Ces jeunes médecins souhaitent, à terme, exercer en libéral pour 58 % d’entre eux. Parmi tous les répondants, 60 % ont choisi d’exercer la médecine générale. ReAGJIR s’étonne alors de constater le manque de généralistes sur le terrain (-8,4 % depuis 2007).

La médecine générale, une filière mal connue

« Le gros problème de la médecine générale, c’est que les étudiants la connaissaient mal avant d’être sur le terrain une fois qu’ils ont choisi cette filière. Aujourd’hui, une fois spécialisés dans cette voie, ils doivent effectuer un seul stage de 6 mois en dehors de l’hôpital sur leurs 3 années de formation. C’est trop peu ! Comment pouvaient-ils appréhender leur futur métier ainsi ? », alerte le Dr Sophie Augros.

Et c’est là que le Ministère de la Santé se mue en entremetteur avec sa réforme du 3ème cycle. La maquette du futur DES de Médecine Générale parue au JO du 28 avril 2017 permet désormais de réaliser 4 stages chez le praticien : 1 semestre dans la phase socle et 3 dans la phase d’apprentissage (stage en santé de la femme, stage en santé de l’enfant, stage en soins premiers en autonomie supervisé (SASPAS ou stage chez le praticien de 2e niveau). « Un grand pas en avant pour la médecine générale », selon la syndicaliste.

Des généralistes heureux, ça existe…

« Nous en avions marre d’entendre les gens critiquer les médecins, parfois même les médecins entre eux : les vieux contre les jeunes, les spécialistes contre les généralistes... Nous sommes tous confrères et faisons nos choix, que chacun se doit de respecter », clame le Dr Sophie Augros.

« Et avec des lieux communs à tout-va, comment un étudiant en médecine pourrait-il se décider à choisir médecine générale, ou après à s’installer ? », poursuit-elle. ReAGJIR a alors créé un blog où de jeunes généralistes peuvent s’exprimer librement et partager des expériences professionnelles. L’objectif : rassurer les jeunes générations qui arrivent.

… la preuve sur un blog à succès !

Sur https://jesuisjeunegeneraliste.reagjir.fr/ le Dr. C.D raconte : « Être son propre patron en libéral, c’est tout de même ÇA le point positif ! (…) Je trouve que la prévention doit être le cœur de notre métier et pour ça il faut prendre un peu de recul. J’ai décidé de prendre ce recul dans mon exercice avec une plage horaire d’une demi-journée par semaine sans voir de patients et des réunions avec mes associés régulièrement. Ce recul, c’est aussi ne pas passer 80 heures par semaine au boulot et garder une vie personnelle épanouie (…) ! » Jeunes internes, vous êtes séduits ? Attendez la suite…  

« Les étudiants qui passent les ECN (...) doivent avant tout s’écouter quand ils verront leur classement. Nombre de confrères, très bien placés, ont choisi la médecine générale pour suivre des familles, des vies entières, parfois même en s’installant dans des zones déficitaires ! Et ils sont aujourd’hui heureux de leur exercice et ne regrettent pas leur choix. », conclut le Dr Sophie AUGROS. L’ophtalmologie, spé’ préférée des internes (1), n’a qu’à bien se tenir ! L’avenir nous dira si le coup de com’ de ReAGJIR placera la médecine gé’ dans le rétroviseur des ophtalmos.  

(1) « En 2016, 7 700 étudiants affectés à l’issue des premières épreuves classantes nationales informatisées », Études et Résultats, n°1006, Drees, mars.

Source:

Bruno Martrette-Gomez

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