Dos ronron

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Ciné week-end : Je vais mieux, de J.-P. Améris (sortie le 30 mai 2018)

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Laurent est pris d'un mal de dos fulgurant dont on ne sait s'il est la cause ou la résultante d'une vie qui se fissure de tous côtés. Après "Les Émotifs Anonymes", Jean-Pierre Améris observe un homme qui enfouit ses émotions pour mieux esquiver son stress. Ca ne casse pas trois vertèbres à un canard...

"Je vais mieux" est un film qui donne envie de se redresser. Mais ne fait pas bondir. Un film qui illustre à traits un peu trop gros l'origine du stress et les moyens d'en sortir. Prenons un homme à qui apparemment tout réussit, mais qui n'a jamais appris à tenir une position. Qui subit ses succès autant que ses humiliations. Et qui, bien sûr, craque. Enfin son dos, puisque son fonctionnement psychique est trop verrouillé pour rompre.

Dès lors, Améris se laisse un peu déposséder de son film pour en faire une succession de saynètes banales et lassantes. Plus Laurent réinvestit sa vie, plus la mise en scène et le scénario perdent de leur substance. Curieux film anémique dans lequel Eric Elmosnino incarne, avec pourtant un talent intact, un homme candide qui découvre qu'il peut penser et agir autrement. Le problème est que le jeu de ses partenaires est extrêmement faiblard, probablement parce qu'ils sont mal servis par leurs rôles - exception faite de Judith El Zein, nuancée et authentique. 

En voulant sortir des rails de la comédie pépère à la française pour mener son film vers des territoires plus burlesques ou poétiques, Améris aboutit hélas à un film bancal, non centré et parfois franchement gênant. La plus grande énigme est finalement de savoir ce qui, d'un stress excessif ou d'un détachement total, est responsable de ce semi-échec...

Source:

Guillaume de la Chapelle

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