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Tout commence par un signalement numérique
Depuis ce vendredi, la Cour criminelle de Saint-Omer examine le cas d'un médecin boulonnais dont l'arrestation en 2022 a stupéfié son entourage professionnel et personnel. Associé dans un cabinet de ville, ce généraliste exerçait sans que « ni le généraliste avec lequel il exerçait, ni ses patients, ni sa conjointe n'avaient décelé le moindre dysfonctionnement chez lui », rapporte La Voix du Nord.
L'origine de l'affaire est inhabituelle : ce n'est pas une plainte directe qui a alerté les autorités, mais un signalement de la plateforme PHAROS. Créée en 2009 par le ministère de l'Intérieur, cette plateforme permet aux internautes de signaler des contenus illicites, notamment à caractère pédopornographique. C'est ce type de contenus téléchargés qui a mis les enquêteurs du commissariat de Boulogne sur la piste du médecin.
Des découvertes accablantes lors des perquisitions
L'analyse du matériel informatique du praticien a révélé une double dimension criminelle. D'une part, les enquêteurs ont découvert « des images de viol commis sur sa compagne », selon Me Tachon, avocat de la victime et d'une des patientes, cité par La Voix du Nord. Les faits remontent à une dizaine d'années et, comme le précise l'avocat, « on ne parle pas de soumission chimique et de toute façon, les faits remontant à une dizaine d'années, il serait impossible de le démontrer ».
D'autre part, l'ordinateur contenait des images de patientes prises à leur insu. Le médecin utilisait notamment son téléphone placé sous son bureau pendant les consultations. « Dans le dossier, on trouve des photos de jambes avec des collants, par exemple, des photos de genoux aussi… », détaille Me Roy-Nansion, avocate de la défense, dans La Voix du Nord.
Une collaboration à l'enquête
Selon son conseil, le prévenu « a non seulement tout admis mais il a aussi collaboré à l'enquête en aidant à retrouver des victimes parmi ses patientes qui ne s'étaient rendu compte de rien », rapporte La Voix du Nord. Cette coopération a permis d'identifier des victimes qui ignoraient avoir été photographiées lors de consultations médicales.
Mis en examen et placé en détention provisoire en 2022, le médecin n'exerce plus depuis cette date.
D'après Me Roy-Nansion, son client « a pris conscience de la gravité des faits qui lui sont reprochés et entrepris un traitement pendant son incarcération », selon La Voix du Nord.
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