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Sept ans après la sortie de sa première version, la célèbre notation nutritionnelle des aliments évolue. Dorénavant, le Nutri-score ne se limite plus à la seule quantité de graisse ou de sucre des aliments, il prend également en compte également la qualité de des ingrédients utilisés.
La notation des huiles végétales est ainsi modifiée, de même que celle des aliments qui contiennent des édulcorants, en raison des risques qu'ils présentent pour la santé.
En réponse, Danone, pourtant pionnière dans l’utilisation du Nutri-score, a récemment décidé d'enlever l’indication sur ses yaourts à boire.
Et pour cause, ce nouveau mode de calcul voit ces derniers passer de la catégorie « produits laitiers » à la catégorie « boissons sucrées », et entraîne une forte dégradation de la note de certains produits, de B à D.
« Ce n'est pas aux industriels de fixer eux-mêmes les règles du jeu », rétorque le Serge Hercberg, épidémiologiste et nutritionniste, invité ce matin de franceinfo.
« C'est regrettable de la part de Danone de refuser la transparence sur la réalité de la qualité nutritionnelle de leurs produits et d'accepter de jouer le jeu quand ça les arrange et de refuser quand ils considèrent que ça ne les arrange plus », a-t-il ajouté.
Un geste d’autant plus « choquant » qu'il vient d’une société qui a ordinairement « un engagement social très affirmé sur le plan de la nutrition et de la santé ».
Pour un Nutri-score obligatoire
Selon Serge Hercberg, le changement du mode de calcul est tout à faire normal. « La science évolue, le marché alimentaire évolue également, et on a eu des progrès dans les connaissances scientifiques ».
« Le Nutri-score est basé sur des données scientifiques, sans conflit d'intérêts », renchérit son créateur, « il prend en considération ce qui est sur l'étiquette, mais souvent incompréhensible dans les tableaux, comme le gras, le sucre, le sel, les protéines, les fibres... »
Le passage des yaourts à boire dans la catégorie boissons sucrés est lui aussi légitime pour le professeur, puisqu'ils sont consommés comme tels, souvent en dehors des repas. Leur donner une note valorisante pourrait ainsi « pousser à une surconsommation ».
Serge Hercberg plaide pour rendre le Nutri-score obligatoire sur tous les produits, rappelant que la notation est plébiscitée par « 90% des consommateurs », mais que certains grands groupes comme Ferrero ou Coca-Cola continue de le combattre.
Pour lui, rendre le Nutri-score obligatoire, « c'est la seule façon de forcer la main à ces sociétés et de permettre aux consommateurs d'avoir une information fiable et basée sur la science ».