Covid-19 : le Sénat se prépare à la quatrième vague

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Aller chercher les hésitants, envisager l’instauration d’une obligation vaccinale et dépister plus largement dans les écoles. Ce 1er juillet, le Sénat dispense ses recommandations pour éviter de se prendre la quatrième vague de plein fouet.

Covid-19 : le Sénat se prépare à la quatrième vague

« C’est maintenant qu’il faut agir », assure ce 1er juillet Bernard Jomier, médecin et vice-président de la Commission des Affaires Sociales du Sénat. Quelques jours après la publication des modélisations de l’Institut Pasteur sur l’évolution probable de la crise sanitaire, la mission sénatoriale destinée à évaluer les effets des mesures de confinement ou de restrictions d’activités égrène ses recommandations. « Une quatrième vague est probable d’ici deux à trois mois. Si nous prenons des mesures maintenant, il est possible d’éviter de nouvelles mesures restrictives et la saturation des hôpitaux », assure Bernard Jomier.

Une conviction qui pousse l’instance à jeter un pavé dans la marre. « Il faut que la vaccination progresse de façon beaucoup plus importante », indique celui qui promeut l’immunité collective comme porte de sortie. Pour rappel, seuls 50,05 % de la population a reçu sa première injection. « Pour atteindre nos objectifs, nous devons initier la stratégie du « aller vers », détaille Bernard Jomier. Comprendre, « dépasser les volontaires pour aller chercher » les hésitants. « Il faut se rendre dans les déserts médicaux, se rendre auprès des populations qui vivent dans des communes qui sont particulièrement touchées par l’épidémie et où la vaccination est insuffisante », poursuit le rapporteur qui invite ainsi à donner « une importance première » à la médecine de ville.

Une volonté de miser sur une « stratégie de circulation minimale du virus » qui amène le Sénat à s’interroger de nouveau sur l’obligation vaccinale. « Le débat a pris une tournure étonnante », juge Bernard Jomier, qui rappelle que le Parlement a largement étendu l'obligation vaccinale des nourrissons il y a trois ans. Depuis la prise de parole du Ministre de la Santé, l’obligation vaccinale des soignants est d’ailleurs une option envisagée. « Mais même s'ils sont vaccinés à 100 %, on n'évitera pas une quatrième vague », rappelle pour autant Bernard Jomier. En conséquence, le sénateur propose de voir plus grand : « Il faut poser la question d’une obligation vaccinale des classes âgées de 18 à 59 ans. Elles contribuent de façon importante à la circulation du virus, et sont insuffisamment vaccinées ». Une question qui appelle à une réponse rapide. « Cette décision doit être prise à la mi-juillet », assure Bernard Jomier, qui indique que le Sénat s’apprête à saisir pour avis le Haut Conseil de la Santé Publique. « J’ai également écrit au Premier Ministre pour que le gouvernement saisisse la Commission Nationale de Santé », précise-t-il.

Si les tranches d’âge inférieures sont pour l’heure éloignées de ces réflexions, la mission du Sénat encourage pourtant le gouvernement à réformer le dépistage scolaire. « Nous appelons à ce que le Ministre de l’Éducation Nationale ne poursuive pas la politique menée qui est parcellaire, aléatoire et incompréhensible », tranche Benard Jomier, qui plaide pour un dépistage hebdomadaire systématique par test salivaire. « Cette stratégie est à même de réduire la circulation du virus », martèle-t-il.

Des recommandations qui pourraient permettre, selon le Sénat, de « transformer la quatrième vague en vaguelette ». « Si nous agissons maintenant, nous pouvons éviter la fermeture des écoles ou qu’un nouveau couvre-feu vienne interrompre notre vie sociale. C’est cet enjeu que nous avons entre les mains et nous appelons le gouvernement à s’en emparer de façon ferme », indique-t-il.

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