Coupures d’électricité, les hôpitaux seront préservés, mais votre cabinet ? les HAD ? les labos ? les pharmacies ?

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Hospitalisation à domicile, cabinets médicaux, laboratoires, pharmacies... Le monde de la santé s'interroge sur les conséquences sur les soins et les traitements que pourraient avoir des coupures d'électricité cet hiver, certains professionnels pointant un manque d'information.

Coupures d’électricité, les hôpitaux seront préservés, mais votre cabinet ? les HAD ? les labos ? les pharmacies ?

© IStock

Des coupures de courant pourront être ciblées (deux heures consécutives maximum avec des délestages confirmés la veille) en cas de surcharge du réseau électrique.

Pas d'inquiétude pour les usagers du "service prioritaire", qui selon un arrêté de 1990 doivent bénéficier du "maintien de l'alimentation" électrique : dans le champ sanitaire, il s'agit des "hôpitaux, cliniques" et de certains "laboratoires qui ne sauraient souffrir d'interruption dans leur fonctionnement sans mettre en danger des vies humaines".

Mais qu'en est-il de l'activité hors établissements ?

Les hospitalisés à domicile pris en compte

Les "patients à haut risque vital" (PRHV) "sont éventuellement délestables, ils sont non prioritaires", a affirmé lundi sur BFMTV Laurent Méric, porte-parole d'Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité. Une déclaration qui a poussé la Première ministre Elisabeth Borne à réagir mardi lors des questions des députés au gouvernement.

"Contrairement à ce que des propos maladroits ont pu laisser penser", a-t-elle commenté, "les personnes malades à domicile seront toujours prises en charge".

En cas de délestage, les PHRV (patients sous respirateur ayant une autonomie inférieure ou égale à quatre heures, enfants alimentés par voie intraveineuse) répertoriés par les agences régionales de santé (ARS) en seront informés avant, par téléphone, par Enedis.

Ces patients, qui comprennent des personnes alitées sur des matelas anti-escarres, "feront l'objet d'une attention particulière des préfets et des mairies" et, si nécessaire, pourront être déplacés vers des bâtiments préservés en électricité, selon la Fédération des prestataires de santé à domicile. Sa déléguée générale Alexandra Duvauchelle dit ne "pas très inquiète".

"Des concentrateurs d'oxygène peuvent être mis en place à domicile pour dépanner en cas de coupure de courant", estime pour sa part Marie-Agnès Wiss-Laurent, présidente de la fédération des insuffisants respiratoires FFAAIR.

Des cabinets médicaux "ignorés"

Le syndicat de médecins libéraux CSMF a demandé au gouvernement de "prendre les mesures nécessaires pour intégrer les cabinets médicaux dans la liste des service prioritaires", afin de préserver "l'accès aux soignants".

"On doit être capable d'identifier que, dans tel immeuble, il y a un local professionnel à usage médical", estime son président Franck Devulder, qui n'imagine pas "consulter dans le noir, à la bougie".

Les organisations de praticiens libéraux s'émeuvent d'un défaut d'information. "Comme d'habitude, la médecine libérale est ignorée, tout ça me semble mal préparé", souffle Jérôme Marty, de l'UFML.

Pour les laboratoires, "des réponses hétérogènes"

L'industrie pharmaceutique craint que des délestages n'aggravent les risques de pénuries en médicaments auxquels la France est confrontée. La fédération des entreprises du médicament, le Leem, demande que les 271 sites industriels pharmaceutiques soient considérés comme prioritaires, faisant valoir que la majorité d'entre eux n'ont pas de groupe électrogène pour prendre le relais.

"Les préfectures ont des réponses hétérogènes. Il faudrait avoir une vision nationale", plaide Pascal Le Guyader, directeur adjoint du Leem.

Une coupure d'électricité de plus de 15 minutes peut en effet aboutir à une interruption de production, et demander jusqu'à plusieurs jours voire semaines de remise en activité, fait valoir le Leem.

La direction générale des entreprises à Bercy prépare une étude auprès des laboratoires pour évaluer leur caractère critique.

Dans les pharmacies, crainte sur la chaîne du froid

La Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) est inquiète pour les chambres froides destinées aux médicaments thermosensibles. Avec potentiellement des stocks qui pourraient être perdus en cas de coupure, alerte Emmanuel Déchin, délégué général de la CSRP. Sans oublier des perturbations dans l'approvisionnement des officines.

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Du côté des pharmacies, on pointe aussi du doigt les risques liés à la rupture de la chaîne du froid, qui pourraient amener les pharmaciens à jeter des médicaments (comme les vaccins, des hormones de croissance), selon Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine. Ce dernier évoque également les problèmes de sécurité potentiels, si les systèmes d'alarme sont désactivés.

Avec AFP

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