Coup de frein au décollage

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Avant de prendre de la distance, prenons un peu de recul. Toute aventure mérite bien un préambule.

Coup de frein au décollage

Le rêve fait naître l’envie, mais pour ne pas se retrouver le bec dans l’eau, mieux vaut garder les pieds sur terre ! Sans revenir sur les pièges à éviter (Lire l’article « Départs ratés : les pièges à éviter ! »), il y a une somme d’éléments qui peuvent nous refroidir.

Tout d’abord, les postes qui offrent les salaires les plus élevés tendent à reposer sur des contrats à durée limitée. Cela ne signifie pas qu’il est préférable de demeurer non titulaire. Cette situation contractuelle pérenne a plusieurs inconvénients : absence de primes, d’indemnités réservées aux PH titulaires, (Lire l’article « Des rémunérations pas bidon ! »), précarité de la couverture sociale. Notamment, en cas de maladie ou de congé mat’, c’est le minimum Sécu, rien de plus ! Il est plus que conseillé de contracter un contrat de prévoyance avant de commencer.

Attention, il ne faudrait pas croire que les hôpitaux, publics ou privés, courent après la titularisation ou l’embauche à durée indéterminée. Le mercenariat peut aussi servir les établissements selon les territoires et les spés : charges plus faibles, absence de congés bonifiés, salaires négociables, variation des effectifs selon l’activité… Des établissements sont d’ailleurs très organisés et performants dans ce système : les établissements publics de Polynésie-Française, par exemple, ont bouclé leur planning de remplas 2013 à l’automne 2012 !

Après le job vient la vie privée et là aussi, ça peut démotiver. Au-delà de l’isolement familial (entre 6 000 et 20 000 km de la métropole), il faut se faire au cadre de vie. Les loisirs, souvent nautiques, peuvent manquer de variétés. L’intégration sociale peut être limitée, même pour les plus sociables d’entre nous.

Le décalage culturel est déjà une chose, mais associé au fossé financier et à l’idée que nous ne sommes là que de passage, il s’agit plus d’une réelle fracture ! Et le risque, surtout, est de mener une vie rapidement repliée, très communautaire… bref, l’inverse de ce que nous étions venus chercher !

Enfin, pour les carriéristes affirmés ou éventuels, le départ dans les Dom-Tom n’est pas toujours compatible avec les futurs projets de métropole, pas plus qu’avec un développement local. Pour s’en prémunir et ne pas se faire coller une étiquette de paresseux, mieux vaut viser les services à bonne presse, avec des confrères en lien avec les sociétés savantes de sa spé, sur des lieux et types d’exercice permettant l’acquisition de nouvelles compétences pour ne pas se scléroser…

Pas de freins majeurs donc, tout dépend de ce pourquoi on y va et de bien se préparer au retour… si tant est qu’on ne décide pas finalement d’y rester !

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