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La saga budget de la sécu se clôt, comme l'année dernière, par un nouveau 49.3. Toutefois, celui-ci pourrait avoir de plus lourdes conséquences, après que l'alliance de gauche et l'extrême-droite ont annoncé respectivement déposer et voter une motion de censure.
« Nous sommes parvenus désormais à un moment de vérité qui met chacun devant ses responsabilités. C'est maintenant à vous, députés, parlementaires de la Nation, de décider si notre pays se dote de textes financiers responsables, indispensables et utiles à nos concitoyens. Ou alors si nous entrons en territoire inconnu », a déclaré le Premier ministre cet après-midi devant l'Assemblée nationale.
Les députés insoumis ont alors quitté l’hémicycle avant d'annoncer la déposition, avec l’alliance de gauche, d'une motion de censure contre le gouvernement.
Dans la foulée, le Rassemblement national a annoncé qu’il voterait lui aussi la censure contre le gouvernement Barnier.
« Monsieur Barnier (…) a dit que chacun assumera ses responsabilités, nous assumerons donc les nôtres » a indiqué la présidente du parti d’extrême-droite Marine Le Pen sur X.
Des courbettes inutiles
Mis sous pression du Rassemblement national à quelques jours d'échéances cruciales sur le budget de la sécurité sociale, Michel Barnier, s’était attiré les foudres de la gauche et d’une grande partie du corps médical, après avoir indiqué souhaité réduire « sensiblement » les soins pris en charge par l’Aide médicale d’État (AME), en réponse à une demande de l’extrême-droite.
Un projet « odieux, indécent » pour l'ex-ministre de la Santé Aurélien Rouseau.
« Toucher à l’AME pour contenter le RN et éviter la censure un déshonneur. Michel Barnier a préféré le déshonneur à la censure », a pour sa part réagi le Dr Jérôme Marty, président de l’union syndicale UFML-S.
Le Premier ministre avait en effet annoncé plusieurs concessions la semaine dernière, dans une interview au Figaro, sur l'AME mais aussi sur la taxe sur l'électricité, qu'il renonce à augmenter au-delà de son niveau d'avant-crise.
Ce matin, le gouvernement s’était encore « engagé » dans un communiqué « à ce qu'il n'y ait pas de déremboursement des médicaments » en 2025, faisant suite, là-aussi, à une demande du Rassemblement national.
Des concessions pour certains, des « courbettes indignes » pour d'autres, qui semblent, quoi qu'il en soit, n'avoir pas suffit. Car le cumul des voix de la gauche et de l'extrême-droite pourrait avoir raison du gouvernement actuel.
La motion de censure constitue le principal moyen dont dispose le parlement pour faire valoir sa désapprobation de la politique menée par le gouvernement. Elle peut ainsi le forcer à démissionner.
Elle est souvent déposée par une fraction de députés, et doit être adoptée à la majorité absolue dans l’hémicycle.
L’éventuel prochain ministre de la Santé deviendrait le neuvième de la présidence Macron, le septième de son second quinquennat.