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"On obéit à un médecin ou un dentiste. Il abuse de sa posture, de son cabinet, de son autorité", a lancé l'avocat général Luc Bellan, avant d'évoquer le dossier d'une victime, mineure au moment des faits, dont l'accusé savait qu'elle avait été violée plus jeune.
"Abuser une gamine qui vous a confiée avoir été abusée sexuellement. Alors là, vous êtes champion du monde !", s'est emporté le magistrat.
Stéphane Schoener, âgé de 61 ans, est accusé d'avoir profité, pendant plus de 20 ans, de séances d'acupuncture, utilisées notamment comme méthode alternative pour apaiser des patientes particulièrement stressées par les soins dentaires, pour commettre des agressions sexuelles pouvant aller jusqu'au viol par pénétration digitale.
Lors des premiers jours du procès, débuté le 27 mars, le dentiste, en détention provisoire depuis le printemps 2019, avait ouvert la porte à des aveux partiels. Ensuite, face à ses victimes, le sexagénaire est toutefois resté évasif sur ses responsabilités.
Un personnage "insupportable", obsédé par le sexe et l'argent
"On peut considérer qu'il reconnaît", a estimé Luc Bellan, même si c'est "du bout des lèvres".
Lors de ses réquisitions, le magistrat a décrit un personnage "insupportable", obsédé par le sexe et l'argent, "un notable bien implanté", amateur de parties de chasse et membre d'une loge maçonnique qui a abusé de son statut pour imposer des attouchements à ses victimes. Des jeunes femmes, âgées entre 16 et 24 ans, qui traversaient des moments difficiles au moment des agressions.
Au total, 27 victimes se sont constituées parties civiles.
Stéphane Schoener, qui a exercé plus d'une trentaine d'années à Chalette-sur-Loing (Loiret), est poursuivi pour viol sur mineur par personne ayant autorité, agression sexuelle sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, agression sexuelle avec torture ou acte de barbarie, agression sexuelle et viol par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction.
Lors de l'enquête, une perquisition du cabinet avait permis à la police de découvrir sur l'ordinateur de l'accusé notamment des images à caractère sexuel des victimes prises à l'aide d'une caméra espion.
Le ministère public a aussi réclamé une interdiction définitive d'exercer la profession de chirurgien-dentiste et en tant qu'acupuncteur.
Verdict attendu dans la journée.
Avec AFP
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