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Mise à jour du 21 novembre 2025 :
À l'issue du procès, Philippe Moulin a été condamné ce vendredi à Montpellier à 12 ans de prison, avec interdiction d'exercer la médecine. La Cour criminelle de l'Hérault a également assorti cette peine d'une interdiction d'exercer une activité impliquant un contact avec des mineurs, d'une interdiction de séjour dans l'Hérault pendant 10 ans et de son inscription au fichier des auteurs d’infractions à caractère sexuel.
Article du 17 novembre 2025 :
Philippe Moulin, 54 ans, a exercé dans plusieurs établissements de la région de Montpellier et à son domicile. Depuis son interpellation en octobre 2021, après des plaintes de parents, il n'a cessé de nier tout geste déplacé, les justifiant par des raisons médicales.
Il comparaîtra détenu devant la cour criminelle départementale de l'Hérault où il encourt jusqu'à 20 ans de prison. Le verdict est attendu le 21 novembre.
Diplômé en 2000, le Dr Moulin, après avoir exercé une quinzaine d'années en gériatrie, s'est tourné vers la santé sexuelle des adolescents. Il se prétendait « andrologue pédiatrique », une spécialité qui n'existe pas en France.
Le médecin intervenait parallèlement comme conférencier auprès d'associations s'occupant d'enfants autistes ou handicapés, parvenant ainsi à gagner la confiance des parents et en créant des liens avec certains jeunes en prétendant par exemple partager leur passion pour les jeux vidéos.
Lors des dizaines de consultations qui ont suivi, dont certaines à son domicile ou dans sa voiture, le médecin prenait systématiquement les mesures des testicules et du sexe des adolescents, au repos et en érection. Il leur demandait aussi de se masturber devant lui, les masturbait lui-même avec un vibromasseur ou à l'aide d'une vaginette afin de recueillir leur sperme.
« Il a utilisé tous les points sensibles pour attirer des jeunes souvent fragilisés dans ses filets et toute sa science pour assouvir ses fantasmes et ses pulsions sexuelles. On parle de faits à la sortie d'un jacuzzi, on appelle les masturbations des 'entraînements'... On n'est plus du tout dans du médical », estime auprès de l'AFP Solène Mangin, avocate d'un jeune homme, aujourd'hui majeur, qui aurait été violé à ses 15 ans.
Des « actes sexuels déguisés »
Il « apparaît avoir mis en place une sorte de stratagème aux fins de manipuler et persuader ses patients et leurs parents que ces actes faisaient partie intégrante de son intervention comme andrologue », selon l'arrêt de la chambre de l'instruction de Montpellier l'ayant renvoyé devant la cour criminelle.
Le médecin est accusé de viols sur deux mineurs de moins de 15 ans pour avoir pratiqué sur eux des touchers rectaux qui, selon les experts entendus pendant l'instruction, ne se justifiaient pas, avec comme autre circonstance aggravante qu'il a abusé de l'autorité que lui conférait sa fonction.
Il sera aussi jugé pour neuf agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans et trois sur mineurs de plus de 15 ans, et pour le même délit sur un jeune adulte autiste non-verbal de 28 ans.
Au total, il doit répondre de 16 chefs d'accusation concernant 13 victimes présumées, dont au moins trois ont été diagnostiquées comme atteintes de troubles du spectre de l'autisme et d'autres sont en situation de handicap.
Tout au long de l'instruction, Philippe Moulin a « contesté tout acte d'agression sexuelle, ainsi que tout geste déplacé, revendiquant avoir seulement pratiqué des actes médicaux d'andrologie et avoir procédé à l'ensemble des consultations à des fins médicales ».
Il conteste aussi les conclusions d'un expert saisi par le juge d'instruction qui concluait qu'il avait « dévié des pratiques médicales et des règles de l'art ».
Pour cet expert, chirurgien urologue, andrologue et sexologue reconnu, les gestes du médecin montpelliérain sont des « actes sexuels déguisés », citant notamment « l'utilisation d'un vibromasseur médical et autres sextoys non adaptés à la situation clinique et à la maturité psychosexuelle des jeunes patients ».
L'expertise psychologique pratiquée sur Philippe Moulin, célibataire sans enfants décrit comme brillant par son entourage, concluait à l'existence d'une « déviation » de dimension « éphébophilique », terme qui désigne l'attirance sexuelle d'un adulte pour les jeunes hommes et les adolescents, avec une dimension de voyeurisme.
Avec AFP
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