Variant Delta : la France doit-elle se méfier ?

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Alors qu’il représente 90% des contaminations au Royaume-Uni, il y a à ce jour entre 50 et 150 cas de variant Delta (indien) en France. Pas beaucoup, mais suffisamment pour se méfier d’un revirement de situation.

Variant Delta : la France doit-elle se méfier ?

Pas encore d’alarme mais de la méfiance. Olivier Véran était en visite dans un centre vaccinal parisien le mardi 15 juin. Il en a profité pour faire un point sur la situation épidémique face à l’avancée du variant Delta (celui qu’on ne doit plus appeler variant indien, même si on le pense encore).

Le ministre de la Santé a précisé que la France ne recense « que » 50 à 150 cas par jour de contaminations au variant. Soit « 2 à 4% pour l’instant », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter : « c’était la situation anglaise il y a quelques semaines ».

Faut-il regarder outre-Manche pour avoir un aperçu de ce qui nous attend ? En Angleterre, il aura fallu 8 semaines à peine pour que le variant Delta prenne ses aises et passe de l’invité timide qui n’occupe que 2% de l’espace à l’envahisseur qui étale ses affaires dans 90% du logement.

Pourtant, alors qu’en Angleterre, Boris Johnson a repoussé les dernières étapes du déconfinement de 4 semaines, en France, Jean Castex a annoncé la fin du port du masque en extérieur dès ce jeudi 17 et celle du couvre-feu dimanche 20 (au lieu du 30 initialement).

La France doit-elle se préparer à un retour de bâton ? Le 25 mai, le variant Delta ne représentait que 0,5% des cas séquencés. Soit une multiplication par 4 ou 10 actuellement. Pas mal donc.  Pourtant, « le Royaume-Uni et la France sont deux terrains différents, comme on ne sait pas exactement ce qui avantage Delta, impossible de prédire comment il va se comporter en France », a confié au Huffpost, Jean-Stéphane Dhersin, modélisateur de l’épidémie pour le CNRS. Vaccin utilisé, nombre de vaccinés, restrictions sanitaires, confitions météorologiques… La France et l’Angleterre sont en effet deux terrains de « jeu » différent pour les souches de virus et il est difficile de prédire une situation en fonction d’une autre.

Ce qui est sûr, c’est qu’il faut rester prudent, surveiller l’évolution du variant, continuer la vaccination à bon rythme et espérer que l’on ne prenne pas le même chemin que notre voisin insulaire.

Le mal de tête, principal symptôme

Entre les symptômes de la Covid et ceux du variant indien, il y a un Delta. Le Pr Tim Spector, épidémiologiste en génétique au King’s College à Londres a été interrogé par The Guardian. Il relate qu’après interrogatoire de ses patients, les effets les plus souvent évoqués sont les maux de tête, le mal de gorge ou encore le nez qui coule. La perte de goût en revanche, ne fait même pas partie des premiers, alors qu’elle était emblématique jusqu’ici. Le spécialiste s’est d’ailleurs déclaré inquiet face à ces symptômes bénins et peu évocateurs qui auraient tendance à moins encourager les jeunes à s’isoler, ces derniers pensant à un simple rhume saisonnier.

 

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