Urgences : extension nationale du domaine de la lutte !

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Après l’AP-HP et le CHU de Nantes, les services des urgences des établissements de Strasbourg, Mulhouse, Altkirch ou de la Croix-Rousse (Lyon) sont en grève. La CGT Santé Action Sociale lancera demain matin un préavis de grève nationale.
 

Urgences : extension nationale du domaine de la lutte !

Qu’il semble loin le temps où la grève des urgences se cantonnait encore aux établissements franciliens de l’AP-HP (depuis le 18 mars à l’hôpital Saint-Antoine) et au centre hospitalier de Valence (depuis le 27 mars). En l’espace d’une semaine, le mouvement de grève s’est propagé à Nantes (depuis le 30 avril) et à plusieurs établissements de province.
 
La mobilisation concerne les personnels non médicaux. Les médecins ne sont pas encore entrés en jeu, mais ils soutiennent moralement leurs collègues, assurait il y a quelques jours à What’s up Doc Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf).
 
Pour en revenir à nos moutons, vendredi dernier, c’était au tour des urgences de Mulhouse et d'Altkirch de débrayer, selon le quotidien régional L'Alsace. Une soixantaine de grévistes ont bloqué de 16h à 18h les urgences de l'hôpital Émile-Muller à Mulhouse, afin de dénoncer l'incurie du service et l'absence de mesures de la part de la direction de l'établissement. Le service des urgences était fermé, à l'exception des urgences vitales, tandis que les ambulances étaient redirigées vers la clinique du Diaconat. Pendant ce temps-là, un mouvement similaire se déroulait à l'hôpital d'Altkirch.

Strasbourg débraie

 
Dimanche soir, c’est le service des urgences du CHU de Strasbourg qui est entré dans la danse, révèle Les Dernières Nouvelles d'Alsace. Le syndicat Force ouvrière et l’Association des médecins urgentistes de France ont déposé un préavis pour « dénoncer des conditions de travail et des conditions de prise en charge des patients devenues très compliquées ». Au menu des revendications : des lits supplémentaires, le renfort de soignants et de personnels paramédicaux, des primes de pénibilité, le paiement des heures supplémentaires… Le tract suivant a été distribué ce matin.
 
Ce lundi matin, le personnel des urgences de l'hôpital de la Croix-Rousse (Lyon) a également rejoint le mouvement, selon Le Progrès. Les urgences étaient fermées de 8 heures à midi. Seules les urgences vitales étaient assurées jusqu'à midi. Le personnel demande « une reconnaissance de la spécificité du travail aux urgences (risque infectieux, violences subies) et une revalorisation de son salaire par le versement d’une prime ».
 
Enfin, le service des urgences du centre hospitalier François-Quesnay (Mantes-la-Jolie) devrait rejoindre la grève jeudi 2 mai, à l’appel des syndicats FO, CGT et Acteurs Santé CFE-CGC. Les revendications portent sur les points suivants : manque d’effectifs médicaux et paramédicaux, manque de lits, agressions et incivilités…
 
Pour être exhaustif, il faudrait aussi ajouter les services d'urgences de l’hôpital de Clocheville à Tours qui ont pris le 24 avril le relais des urgences pédiatriques qui sont en grève depuis 22 mars, selon La Nouvelle République. Sous oublier Creil(60), Aix en Provence (23) et Angers (49) et bientôt Brest ou Bourges (18).

Préavis de grève nationale

 
D’autres établissements pourraient bientôt rejoindre le mouvement, puisque la CGT Santé Action Sociale lancera demain matin dès 8h un préavis de grève nationale. Objectif : « obtenir une convergence des luttes sur le mouvement », mais aussi « pérenniser le fonctionnement des services d’urgences (SU) pour qu’on arrête de les fermer, comme c’est actuellement le cas à Lons-le-Saunier (mouvement contre la fermeture de la 2e ligne du SMUR, NDLR) », a expliqué à What’s up Doc Patrick Bourdillon, secrétaire national de la CGT Santé Action Sociale. 
 
Cela signifie que dès 8h demain matin, « n’importe quel service pourra se mettre en grève, sans devoir respecter le délai de prévention de cinq jours de la fonction publique, ajoute Patrick Bourdillon. L’ensemble de l’organisation (la CGT, NDLR) s’est mise à la disposition l’ensemble des antennes CGT du territoire pour coordonner et soutenir l’organisation du mouvement. »
 
Soutenu par l’Amuf, le mouvement de grève servira de « tremplin à la journée d’action nationale des fonctionnaires du 9 mai pour que cette journée puisse aussi inclure les revendications des services des urgences », selon Patrick Bourdillon  qui rappelle que les revendications sont similaires dans tous les établissements : « elles portent sur les problèmes d’effectifs et d’organisation de travail, mais aussi sur l’afflux de patients aux urgences… C’est l’ensemble de la chaîne de soins qui est impactée. »
 
On se donne donc rendez-vous demain matin pour l’extension nationale du mouvement ?
 
 

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