Urgences : Agnès Buzyn cale, Martin Hirsch aussi ?

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Invitée le 10 juin sur BFMTV, la ministre de la Santé s’est contentée de répéter son message : il faut attendre pour voir la situation des urgences s’améliorer. Martin Hirsch, de son côté, tente une main tendue aux grévistes. Mais sans grande nouveauté.
 

Urgences : Agnès Buzyn cale, Martin Hirsch aussi ?

Étrange exercice que celui auquel s’est prêtée la ministre de la Santé, en pleine crise de grévite aigüe des personnels des urgences. Elle a répondu à une invitation de BFMTV lundi soir, à 22h30, pour répondre aux questions de Bruce Toussaint et de Bruno Jeudy, éditorialiste. Elle n’avait cependant pas grand-chose à ajouter…
 
Agnès Buzyn a répété que la crise des urgences – comme l’ensemble des dysfonctionnements de l’hôpital – ne se résoudrait pas d’un coup de baguette magique. Il faudra, pour voir des améliorations, attendre la mise en place et l’expression des réformes qu’elle mène, notamment via sa loi de transformation du système de santé. La réorganisation de la médecine de ville avec les CPTS, la création des hôpitaux de proximité ou encore la mise en place des assistants médicaux devraient, à moyen et à long terme, soulager les urgences.
 

 
Bruce Toussaint avait pourtant introduit l’entretien en expliquant à la ministre le décalage de ses réponses. « J’ai le sentiment que les urgentistes viennent vous voir un peu comme nous, patients, nous allons aux urgences, c’est-à-dire pour avoir une réponse immédiate », avait-il expliqué. « Et vous leur dites « on verra plus tard »… ». Et la ministre de répondre sur sa loi. « Toute la réforme […] vise à soulager les hôpitaux ».

Une prime et des logiciels

Elle rappelle tout de même les annonces qu’elle avait faites au congrès des urgentistes quelques jours plus tôt : « Une prime de risque et une prime de coopération pour les paramédicaux dans les services d’urgences », d’un montant « en train d’être travaillé », et qui devrait s’élever autour de 100 euros bruts. La ministre ajoute un lifting des bâtiments sur l’ordonnance, afin d’améliorer les conditions de travail des soignants. Rien de bien nouveau, donc. Pas de relance bien pertinente de Bruno Jeudy, non plus, qui veut savoir combien de recrutements sont prévus, et quand…
 
Agnès Buzyn mise également sur les logiciels d’organisation des lits et les circuits directs Ehpad-services de gériatrie… « Il n’y a pas une seule réponse », a-t-elle souligné. « Je ne pense pas qu’une prime de 100, 200, 300 euros permettra de régler la difficulté aux urgences », a-t-elle notamment lancé, après avoir assuré les personnels de son soutien moral. « Ne désespérez pas ! ».

Rien de neuf à l'AP-HP non plus ?

De son côté Martin Hirsch, invité le 11 au matin de franceinfo, se place comme le sauveur de la ministre et des grévistes, malgré les contrôles des personnels en arrêt maladie. « Ils font une marque symbolique, nous faisons donc des contrôles, ce qui est normal, car on ne plaisante pas avec la maladie et les arrêts maladie », explique le directeur général de l’AP-HP.
 

 
Il confirme une prime de 100 euros pour les personnels paramédicaux. Il rappelle aussi une annonce faite en avril, à savoir que les effectifs des soignants augmenteraient en fonction de l’activité. « On est ouverts à tout ce qui est réalisable à l’hôpital », explique-t-il, mais dans la limite des textes qui limitent, il le reconnaît, l’augmentation des salaires…
 
En résumé : face à des personnels en colère et mobilisés, Agnès Buzyn et Martin Hirsch n’avaient pas beaucoup de solutions, ou alors une solution – la prime de 100 euros (contre 300 demandés) – qui ne résoudra pas le problème, d’après les explications de la ministre elle-même. Alors, comme eux, What’s up Doc a fait un article pour le rappeler !
 

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