Un milliardaire américain veut trouver la clé de l'immortalité grâce à l'IA, malgré les doutes des scientifiques et les risques pour sa santé

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Le milliardaire américain Bryan Johnson s’est fixé un défi de taille : vivre éternellement. Il consacre corps et fortune à cet objectif et ignore le scepticisme d’une partie de la communauté scientifique.

Un milliardaire américain veut trouver la clé de l'immortalité grâce à l'IA, malgré les doutes des scientifiques et les risques pour sa santé

Bryan Johnson est venu exposer à Stockholm ses thèses sur la science de la longévité et l’évolution humaine à l’ère de l’intelligence artificielle, auprès d’un parterre de VIP lors d’une conférence baptisée le Super Human Summit.

« Ce que j’essaie de faire, c’est d’être le premier humain de l’histoire à démontrer ce que signifie ne pas mourir. Que fait une personne ? Comment pense-t-elle ? En quoi croit-elle ? », explique à l’AFP cet homme de 47 ans au teint porcelaine.

Dans un hôtel huppé de la capitale suédoise, les invités peuvent se soumettre à des expérimentations mesurant leur état de santé dans le cadre de cette conférence, organisée par Ash Pournouri, homme d’affaires proche du fondateur de Spotify, Daniel Ek.

Scanner corporel pour évaluer la masse musculaire, prise de sang pour analyser les cellules souches et établir le niveau de stress du participant : le salon est rempli d’appareils censés promouvoir la « prochaine phase de l’évolution humaine », explique Ash Pournouri.

Il confie sa santé à un algorithme

Bryan Johnson, lui, est convaincu d’avoir trouvé la recette de l’immortalité.

Il suit avec ascétisme une stricte routine : il se lève à 5 h 00, médite pendant cinq minutes, s’expose à une luminothérapie de trois à quatre minutes, s’administre un massage capillaire, avale une boisson protéinée puis enchaîne avec une séance de sport de 60 à 90 minutes.

Son régime alimentaire, végan, est méticuleusement calibré, composé quasi exclusivement de compléments alimentaires et de légumes. Des liens promotionnels renvoient vers les produits commercialisés par son entreprise Blueprint, où il publie ses biomarqueurs – des indicateurs permettant de détecter une maladie ou d’évaluer le fonctionnement d’un organe.

« J’ai accepté de confier ma santé à un algorithme, car en associant mes données à cet algorithme, il s’occupe bien mieux de moi que je ne pourrais le faire moi-même », assure le milliardaire.

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Ancien mormon, cet entrepreneur à succès dans la tech a bâti sa fortune dans les services de paiement en ligne. Il vend en 2013 sa plateforme Venmo à Ebay pour 800 millions de dollars et lance en 2016 une société de biotechnologie appelée Kernel.

Il dépense près de 2 millions de dollars par an dans sa santé, sous l’œil d’une caméra.

Il s’aventure parfois sur des terrains risqués, comme au Honduras où il a reçu, dans une clinique privée, deux injections du gène de follistatine, une forme de thérapie génique modifiant l’ADN pour ralentir le vieillissement.

Selon Andrew Steele, docteur en physique à l’université d’Oxford interviewé dans le documentaire Netflix consacré à Bryan Johnson, il est trop tôt pour expérimenter ces thérapies compte tenu des risques qu’elles impliquent – notamment de cancer.

« Aucune conclusion scientifique »

Le gourou de l’anti-vieillissement a également subi six transfusions mensuelles de plasma d’un litre, son fils ayant servi de donneur pour l’une d’entre elles. Il a mis fin à cette pratique, faute de résultats probants.

Karin Modig, chercheuse en longévité à l’institut suédois Karolinska, souligne auprès de l’AFP les limites d’une telle expérience individuelle.

« On ne pourra tirer aucune conclusion scientifique de son cas. C’est même l’inverse : c’est lui qui sélectionne ce qu’il considère comme étant de la science et qui le teste sur lui-même. Pour que cela devienne une démarche scientifique, il faudrait qu’un très grand nombre de personnes fassent exactement la même chose, et qu’un groupe comparable ne le fasse pas, afin de pouvoir comparer les résultats », expose-t-elle.

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Bryan Johnson, lui, a créé son propre petit écosystème, et réunit de nombreux adeptes autour de son mouvement Don't die.

Il affirme même jongler avec plusieurs âges.

« Chronologiquement, j’ai 47 ans (mais) mon oreille gauche, par exemple, a 64 ans, car j’ai subi une perte auditive après avoir écouté de la musique très forte étant enfant, et tiré avec des armes à feu, ce qui a beaucoup endommagé cette oreille. Mon oreille droite, en revanche, a environ mon âge chronologique, 42 ou 43 ans. Mon cœur a une trentaine d’années (…) quant à ma fertilité, elle est comparable à celle d’un homme de tout juste vingt ans », se vante-t-il.

Avec AFP

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