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Le drame remonte au 25 mai 2022, dans une maison de Latresne, en périphérie bordelaise, louée par le centre de circoncision rituelle (CCR), structure visant à pratiquer des circoncisions selon les rites religieux.
Le centre a organisé ce jour-là une journée destinée à circoncire une quinzaine d’enfants en présence du Dr Alain M., médecin généraliste niçois, venu pour l’occasion, comme le rapport le journal Sud Ouest.
L’un d’eux, un nourrisson de deux mois, est circoncis le matin, après avoir reçu plusieurs injections anesthésiques par le médecin.
Mais, de retour à leur domicile, les parents constatent que le bébé est en état de somnolence et d’hypothermie. Ils tentent en vain de joindre le numéro d’urgence fourni par le CCR, selon un rapport du CNOM, cité par Sud Ouest. Le nourrisson n'a pu être réanimé et est décédé en fin d’après-midi.
Au-délà de sa compétence
La justice devra trancher sur la responsabilité du Dr Alain M. dans la mort du nourrisson. Mis en examen pour « homicide involontaire », le médecin nie toute responsabilité. Il a toutefois écopé parallèlement à une interdiction d’exercice de trois ans, par la chambre disciplinaire de l’Ordre.
L’instance disciplinaire ne s’est pas prononcée sur le lien éventuel avec le décès du bébé, selon Sud Ouest, mais elle a relevé plusieurs manquements du Dr M., comme d’avoir réalisé une procédure d’anesthésie qui dépasse sa compétence de généraliste., qui plus est dans une installation non-réglementaire.
La chambre disciplinaire lui reproche également d’avoir pratiqué cette circoncision sans avoir réalisé de consultation pré-anesthésique, pris les constantes du nourrisson, et renseigné les produits et doses injectés.
Même condamnation quelques semaines plus tôt
Cette suspension intervient quelques semaines après la même sanction infligée à un médecin bordelais, le Dr David A., pour des circoncisions réalisées au sein du même centre, poursuit le quotidien régional.
La chambre disciplinaire lui reproche également l’absence de consultation médicale pré-opératoire, ainsi que d’avoir confié les visite de suivi… à un religieux ne disposant pas de compétences médicales.
Il est en outre reproché au Dr A. d’avoir « fait fi de la douleur » exprimée par les enfants en « ne prescrivant pas d’antalgiques » et « en immobilisant (leurs) jambes avec une sangle », parfois avec l’aide des parents, note Sud Ouest.
Lui est mis en examen pour « blessures involontaires » sur une dizaine d’enfants, suite à des complications survenues après les interventions réalisées.
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