Tout est dans le titre

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Critique de "Le meilleur reste à venir" de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière (sortie le 4 décembre 2019)

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Suite à un quiproquo, Arthur apprend que César, son meilleur ami, a un cancer en phase terminale. Suite à un deuxième quiproquo, César pense que c'est Arthur qui a un cancer. Promis, après il n'y a plus de quiproquo. Bon, en fait si... 

Il y a des semaines où les critiques aimeraient être en grève, eux aussi... Rire du cancer, pourquoi pas, et même cent fois oui. Mais rire fort, alors. Contre la mort. Le principal défaut de ce Meilleur reste à venir (ce qui correspond exactement à ce que l'on se dit tout au long du film...) c'est surtout de nous faire tout ressentir en demi-teinte, de nous faire rire comme il fait pleurer: en sourdine. Beaucoup de bons mots, de sophismes, balancés sans grande conviction, ainsi qu'un pivot scénaristique imparable viennent nous rappeler que les réalisateurs, depuis le Prénom, savent y faire dans la comédie élégante et calibrée sur l'amitié. Hélas, ils étaient sacrément plus à l'aise dans la férocité que dans la tendresse. 

Tout, du jeu des acteurs à l'empilement de scènes censées meubler, une fois la principale idée usée jusqu'à la corde, est une déception. Luchini, tout comme dans Un homme pressé, son précédent film sur la maladie, réalisé exactement de la même façon et avec un scénario encore plus indigent que celui-ci, débite son texte d'une façon faussement naturelle. Consigne de jeu censée être à contre-emploi ou lassitude du workaholic? Il est en tout cas lui aussi nettement en dessous. Au diapason de ce film oubliable, dans lequel les réalisateurs, apprentis alchimistes, échouent à transformer du Marc Levy en du Labiche.

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