Tiers-payant : l’Obamacare tire plus vite que la loi Touraine

Article Article

Les consultations ''gratuites'' débarquent aux Etats-Unis

Tiers-payant : l’Obamacare tire plus vite que la loi Touraine

Le tiers payant, qui n’entrera pas en vigueur en France avant 2017, est déjà en train de voir le jour aux Etats-Unis. Il n'y est pas entré par la glorieuse voie législative, mais par la petite porte : celle de la loi du marché.

 

Les adversaires du tiers-payant généralisé, qui affirment à cor et à cri que celui-ci est le cheval de Troie des complémentaires, vont avoir un nouvel argument dans leur arsenal. Il va leur venir tout droit des Etats-Unis. En effet, dans ce pays où les assureurs privés sont rois, un objet jusqu’alors inconnu est en train de faire son apparition : la consultation gratuite chez le médecin.

Il ne s’agit bien entendu pas d’un acte de philanthropie de la part des compagnies privées qui prennent en charge les frais de santé des Américains. Le phénomène est au contraire lié à la compétition que ces dernières se livrent pour attirer les clients sur l’immense marché créé par l’Obamacare.

« Le marché tente d’innover »

La cible ? Les jeunes. « Nous visons sans complexes la génération Y », explique à Kaiser Health News Dave Sanders, directeur de Zoom+, l’une des compagnies qui proposent désormais le tiers-payant intégral pour les visites chez le généraliste. Il faut dire que les clients les moins âgés sont en moyenne en meilleure santé, et coûtent donc moins cher à l’assureur.

Jusqu’ici, à part certains actes de prévention (comme la vaccination) pour lesquels les assureurs américains étaient obligés de pratiquer le tiers-payant intégral, toutes les prestations étaient soumises à un ticket modérateur. « C’est un développement intéressant, qui montre que le marché tente d’innover », explique à Kaiser Health News Katherine Hempsteed, cadre dirigeante de la Robert Wood Johnson Foundation.

Le libre marché américain et le législateur français aboutissent donc à la même conclusion : puisque les clients (ou les électeurs) veulent le tiers-payant, pratiquons-le. Reste à savoir si les médecins sont du même avis.

Source:

Adrien Renaud

Les gros dossiers

+ De gros dossiers