Simulation numérique : les chirurgiens attendent l’haptique

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Avec impatience

Simulation numérique : les chirurgiens attendent l’haptique

Qu'ils soient étudiant ou chef de service, les chirurgiens attendent beaucoup de la simulation numérique. Le défi à surmonter pour les éditeurs de solutions est celui de l'haptique. Ou comment retrouver la sensation du toucher. 

Les Rencontres de la Simulation Numérique en Santé de SimforHealth poursuivent leur tour de France à Toulouse (1). Au menu de la 7ème étape demain : une démonstration de réalité virtuelle et une conférence sur ce thème.

L’objectif des organisateurs reste le même : faire découvrir ces solutions pédagogiques à l'ensemble des professionnels de santé pour qu'ils se les approprient.

Le Pr Christophe Meyer, chirurgien maxillo-faciale au CHU de Besançon, est convaincu par leur intérêt. Notamment dans sa spécialité, la chirurgie, qui fait encore figure de "parent pauvre" de la réalité virtuelle, selon lui.

Dans l’attente d’un retour de force

« Les solutions actuelles pour évaluer des connaissances théoriques sont tout à fait valables », explique Christophe Meyer. « Par contre, si on veut former des chirurgiens manuellement, il faut passer à une autre simulation. Celle de l’acte chirurgical », poursuit-il. Et c’est là où le bât blesse pour le moment. Même si l’horizon semble dégagé.

« SimforHealth et d’autres éditeurs ont l’intention de développer des simulateurs avec lesquels les chirurgiens pourraient retrouver la sensation du toucher », se réjouit l'habitué des blocs.

Pour y arriver, l'homme rappelle que le défi consiste à créer des bras capables de développer 40-50 kg de retour de force (haptique).  Et non pas 300-400 grammes comme dans les jeux vidéo d'aujourd'hui. La promesse de ces solutions est la suivante : faciliter la formation continue des médecins et former plus aisément les étudiants durant leur internat.

Jamais la 1ère fois sur un patient

Pour toutes raisons, les futurs chirurgiens sont les premiers à les réclamer.  « Ils ne sont pas à l’aise quand ils passent la 1ère fois sur un patient. Commencer sur un simulateur serait un bon moyen de les mettre en confiance et de les sécuriser durant leur apprentissage », pense Christophe Meyer.

Calmer ces angoisses, c’est justement l’un des enjeux de la récente réforme du 3ème cycle des études médicales. Celle-ci acte en effet ce crédo : « jamais la 1ère fois sur un patient ».  Le chirurgien Quentin Denost du CHU de Bordeaux espère juste qu’il ne s’agira pas d’une promesse virtuelle !

Car lui est entré dans le mouvement. Avec SimforHealth, il travaille déjà sur plusieurs cas cliniques de réalité virtuelle dans sa spé' : la chirurgie colorectale et pelvienne. Les premiers résultats haptiques devraient arriver d’ici 1-2 ans. « La réalité augmentée est une vraie opportunité. Quand on s’entraîne sur un cadavre, on ne se forme pas sur un cas clinique précis », regrette Quentin Denost. Des médecins mieux formés pour une meilleure médecine, c'est tout l'enjeu de la réalité virtuelle. 

(1) Centre d’enseignement et de congrès Pierre Paul Riquet.

Source:

Bruno Martrette-Gomez

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