Secteur 2, Secteur optionnel… Cours Toujours !

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À la bonne heure, nous voici en pleine panne de secteur. L’histoire ne date pourtant pas d’hier… Mais pourquoi diable les solutions de remplacement n’arrivent-elles jamais À maturité ?

Secteur 2, Secteur optionnel… Cours Toujours !

« Quand le tout-venant a été piraté par les vieux, doit-on s’risquer sur le bizarre ? »
Les Tontons Flingueurs

L’accouchement du secteur optionnel est bien difficile. Le risque de mort in utero n’est d’ailleurs pas exclu.
Pourtant, en apparence, il semblait contenter toutes les parties…

Pour comprendre, il faut revenir aux fondamentaux qui mettent tout le monde d’accord. Les tarifs opposables sont trop faibles. Le secteur 2 permet une bouffée d’oxygène aux praticiens, comme au système. Sauf… sauf que la crise aidant, ni les assurés sociaux qui paient les cotisations des complémentaires, ni les mutuelles qui assurent le remboursement des dépassements ne voient cela d’un bon œil. Résultat : c’est la crise, le gouvernement se saisit de l’affaire dès sa nomination. S’ensuit alors le début d’une passe à 10 avec la création de vraies-fausses solutions, toutes plus piégées les unes que les autres.

Premier lancer franc du Gouvernement sur la Cnam : « M. le Directeur, trouvez-moi une solution dans de bonnes négociations ! ». Tu penses… Facile, 30 ans qu’elles existent, jamais rien n’en est sorti, ça devrait aller tout seul, c’est évident.

Retourné acrobatique du directeur de la Cnam : « À l’occasion de l’ouverture de ces négos, j’annonce qu’il va falloir fixer un plafond de dépassement ! À vous de voir entre médecins et mutuelles ». Parfait, facile, toujours pas de pénalités, ça à l’air épatant...

Reprise de volée des syndicats de médecins, plus ou moins unanimes, qui disent alors « OK, on crée le secteur optionnel, pour vous servir, 30 % d’actes au tarif opposable et 50 % de dépassement maxi sur les autres activités ». Banco ! On touche au but, la Cnam s’en félicite, le syndicat majoritaire, la CSMF, paraît satisfait… pendant ce temps-là, les mutuelles ne semblent pas opposées mais commencent à compter avant de se dévoiler.

Finalement, interception à la fin des arrêts de jeu, les mutuelles rétorquent : « Euh… pardon, mais à bien y réfléchir, si jamais tous les médecins se mettaient au plafond de dépassement, pas sûr qu’on ne soit pas sur la paille. Hors de question d’assumer le secteur optionnel ! ».

Au total, balle au centre, et chacun se retourne vers le Gouvernement impuissant.

Et nous voici au début de la grande zizanie !
Les mutuelles dénoncent les médecins qui dénoncent les mutuelles.
La Cnam dénonce les syndicats qui fustigent la non-revalorisation du tarif opposable.
Le Gouvernement, impuissant, agite le risque législatif comme dernière arme de menace.

Moralité : de secteur en secteur, de calculs en stratagèmes, ni la Caisse, ni les négos, ni l’État ne semblent près de résoudre ce sac de nœuds-là !

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